«L'internet n'est qu'un moyen de plus de servir sa dépendance à la pornographie», indique le psychologue Jean-Pierre Rochon, qui se surnomme «le psy des internautes».

«Le cyberdépendant est pris dans un engrenage qui l'amène progressivement à fuir la réalité, explique-t-il. Comme avec l'alcoolisme, il y a des degrés divers d'intensité.»

Le psychologue fait aussi de l'expertise juridique. «Il y a des cas de jurisprudence qui montrent que la dépendance à la pornographie sur le web est une maladie», souligne-t-il.

À titre d'exemple, M. Rochon nous a fait parvenir un document qu'il a préparé pour le procès d'un homme mis à pied à cause d'une utilisation abusive de l'internet à des fins personnelles en milieu de travail. Cela contrevenait aux directives de son employeur, et l'homme avait signé un document pour souscrire à ces conditions.

L'homme en question était notamment accro aux sites de rencontres sexuelles. Dans son expertise, M. Rochon a conclu qu'il était cyberdépendant et atteint d'une maladie au même titre que la toxicomanie, l'alcoolisme ou le jeu compulsif. «Il souffre de troubles obsessionnels compulsifs liés à l'ordinateur et au réseau internet», conclut-il.

Jean-Pierre Rochon a eu des centaines de clients dépendants à la pornographie sur l'internet. «Beaucoup de psychologues ont peur de travailler avec cette clientèle, explique-t-il. Pourtant, il y a beaucoup de détresse. C'est une fuite de la réalité.»

Le site de Jean-Pierre Rochon: www.psynternaute.com