Pays de naissance du web et de géants comme Google, les États-Unis apparaissent souvent comme une référence dans les télécoms, même si en terme de prix ou de vitesse de l'internet, ils restent encore en retrait par rapport à certains pays européens ou asiatiques.

Les États-Unis «se distinguent par la taille et la puissance de leurs acteurs», souligne Yves Gassot, directeur général de l'Idate (Institut de l'audovisuel et des télécoms en Europe), qui tient son congrès annuel mercredi et jeudi à Montpellier.Le moteur de recherche Google ou le site de socialisation Facebook sont ainsi «quasiment universels, à part sur les grands marchés asiatiques qui ont leurs propres acteurs», note-t-il.

Une situation qui s'explique par le fait que «l'internet est né aux États-Unis», invité d'honneur du congrès de l'Idate, mais aussi par «la taille du marché», le pays comptant quelque 300 millions d'habitants, explique M. Gassot.

En raison d'une «dynamique très forte autour de la Silicon Valley et des grandes universités, avec les «clusters», des réseaux d'entreprises et de chercheurs, «les États-Unis représentent depuis plusieurs décennies la référence en matière d'innovation dans nos secteurs», souligne-t-il.

Ces derniers mois, les nouveautés les plus marquantes sont ainsi nées outre-Atlantique, à l'image de l'iPhone, le mobile star d'Apple qui a révolutionné le monde de la téléphonie, ou le site de microblogues Twitter.

Côté opérateurs, à la faveur d'un important mouvement de consolidation, le marché est aussi dominé par des mastodondes: AT&T et Verizon, qui génèrent 75% du chiffre d'affaires des télécoms aux États-Unis, avec respectivement 124 et 97 milliards de dollars de revenus en 2008, à comparer aux 53,5 et 58 milliards d'euros de France Télécom et de l'espagnol Telefonica.

Du point de vue de l'offre, si «le marché de la téléphonie mobile est plus concurrentiel que le nôtre, avec des prix plus bas», celui de l'internet est «cher», avec «des débits assez faibles», souligne Joëlle Toledano, membre du collège de l'Arcep, le régulateur français des télécoms.

Selon une étude réalisée par l'organisation Communications Workers of America, publiée en août, les États-Unis se classent ainsi au 28e rang mondial pour la vitesse de leur connexion internet. Concernant les prix, ils arrivent au 13e rang des pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) et au 15e en terme de taux de pénétration, avec quelque 26% de la population connectée.

Afin d'éviter une fracture numérique, le président Barack Obama a d'ailleurs décidé de consacrer, dans son plan de relance, 7,2 milliards de dollars (4,8 milliards d'euros) au développement du haut débit, notamment dans les zones rurales.

Côté téléphonie mobile, le marché, qui avait pris du retard, connaît une très forte dynamique en matière d'internet mobile, grâce à la vogue des téléphones intelligents et notamment de l'iPhone, sur lequel 50% des internautes mobiles américains naviguent.

«Entre 2008 et mi-2009, l'Amérique du Nord a représenté 36% de la croissance mondiale» en termes de clients internet mobile, avec une hausse de 280% du nombre d'usagers, souligne Laurent Fournier, directeur général en France de l'américain Qualcomm, qui conçoit des composants pour mobiles.

Et certains services mobiles sont «plus avancés qu'en Europe», note-t-il, en citant notamment la santé (monitoring cardiaque, etc.), les transactions bancaires et la télévision mobile, même si celle-ci reste balbutiante.