Élèves branchés, profs déconnectés? Les jeunes ont une piètre opinion des compétences technologiques de leurs enseignants. Seulement 35 % estiment que la plupart des professeurs sont en mesure de les accompagner adéquatement lorsqu'ils surfent sur Internet.

Un résultat qui ne surprend pas Félix, 15 ans. «Il y a plein de profs qui ne savent pas comment ça marche, lance-t-il. Il y en a qui font des efforts, mais il faudrait mieux les former.»Les compétences informatiques ne sont pas qu'une question de génération. Même de jeunes profs se sentent mal préparés pour guider leurs élèves dans le cyberespace.

«On utilise Internet dans la vie privée, mais on ne sait pas comment l'utiliser en classe», affirme Pier-Ann Boutin, qui va bientôt terminer son baccalauréat en enseignement à l'Université Laval.

Les jeunes interrogés par le CEFRIO aimeraient en apprendre davantage sur des nouveaux logiciels (39 %), la fiabilité des sources (36 %), les outils de recherche (32 %) et les dangers potentiels d'Internet (26 %).

«Il y a beaucoup de lucidité dans ces chiffres. Les jeunes reconnaissent qu'ils en ont aussi à apprendre», affirme Mario Asselin, ancien directeur d'école qui s'intéresse aux technologies de l'information en éducation.

L'accès à Internet reste encore problématique dans certaines écoles, où les interdits sont nombreux, ajoute-t-il : «Il y a un train qui s'en vient à grande vitesse avec plein de gens qui veulent produire du contenu sur Internet. Les commissions scolaires les bloquent et veulent mettre des filtres. Il va y avoir des collisions bientôt.»

Après tout, suffit de multiplier les interdits pour inciter les jeunes à les franchir, rappelle-t-il.