Le temps est venu pour ceux qui génèrent le contenu dont profitent des sites internet comme Google, Wikipedia, YouTube et Facebook d'être justement compensés pour leur travail, ont déclaré vendredi les dirigeants de deux des plus importantes entreprises médiatiques de la planète.

Le chef de la direction de l'agence Associated Press, Tom Curley, et son homologue de News Corp, Rupert Murdoch, ont fait ces commentaires alors qu'ils participaient à une conférence en Chine.

Plusieurs entreprises médiatiques affirment que des sites comme Google profitent de leurs articles, photos et vidéos sans ensuite les compenser adéquatement. M. Curley a estimé que le temps était venu de réagir à l'exploitation «gratuite des informations par une tierce partie sans permission et sans que nous n'ayons notre mot à dire».

Il a ensuite ajouté que des sites comme Wikipedia, YouTube et Facebook sont devenues les destinations de premier choix pour les internautes à la recherche d'informations, reléguant les sites web des entreprises médiatiques traditionnelles au second rang.

Qui plus est, a poursuivi M. Curley, des agrégateurs de contenu comme les moteurs de recherche et les blogueurs détournent les internautes - et les revenus publicitaires qui les accompagnent - loin des créateurs de contenu. Il n'est plus question de tolérer une telle situation, a-t-il dit.

Rupert Murdoch y est quant à lui allé de commentaires encore plus tranchants. Les agrégateurs et plagiaires, a-t-il dit, devront payer le prix s'ils veulent s'approprier leur contenu. Il faut profiter de la tendance actuelle vers le contenu payant, a prévenu M. Murdoch, autrement les créateurs de contenu seront défaits par les kleptomanes de contenu.

MM. Murdoch et Curley s'adressaient à quelque 300 représentants de 170 entreprises médiatiques provenant de 80 pays. Le sommet World Media s'intéresse aux défis et occasions qui se présentent aux médias alors qu'ils sont confrontés à Internet, aux changements technologiques et à la récession mondiale.