Une entreprise américaine baptisée Journalism Online, qui entend aider les médias à gagner de l'argent sur Internet, a annoncé jeudi que plus de 500 journaux et magazines, dont certains en Europe, avaient accepté de participer à son projet.

Le groupe, lancé en avril par trois anciens patrons de presse américains, a indiqué que les responsables de 176 quotidiens, 330 autres publications et «de grands sites d'informations» avaient signé des lettres d'intention pour devenir affiliés.

«Les sites de ces publications ont plus de 90 millions de visiteurs mensuels en provenance de toute la planète», a indiqué l'entreprise basée à New York dans un communiqué.

Journalisme Online prévoit de lancer à l'automne une plateforme payante, qui permettrait à ses abonnés d'accéder au contenu payant des sites affiliés au groupe.

«Les affiliés choisiront leur propre approche pour offrir un accès payant, basé sur leurs marques respectives, leur contenu et leur lectorat en ligne», explique l'entreprise.

«Certains pourront s'abonner à une publication, d'autres pourront choisir une offre regroupant différents contenus», a expliqué à l'AFP l'un des co-fondateurs de Journalism Online Gordon Crovitz, ancien du Wall Street Journal.

«Certains accès continueront à être gratuits et les plus gros utilisateurs devront payer», a-t-il dit.

Il a précisé que les journaux ayant signé des lettres d'intention n'étaient «pas tous aux États-Unis», mais qu'ils se trouvaient «dans les Amériques et en Europe».

Interrogé pour savoir pourquoi le groupe ne publiait pas la liste de ses futurs affiliés, M. Crovitz a répondu que certaines publications voulaient «faire des annonces séparées».

«Il s'agit d'un état des lieux intermédiaire sur la mesure de l'intérêt envers une mutation vers un contenu payant sur la toile», a-t-il dit au sujet de l'annonce de son groupe qui intervient quelques jours après que le magnat de la presse Rupert Murdoch, patron de News Corp., eut annoncé qu'il allait faire payer les lecteurs de ses journaux en ligne.

La presse américaine souffre d'une forte baisse de ses revenus publicitaires et de la migration de ses lecteurs sur des sites d'information gratuits.

Le secteur a connu récemment une vague de faillites, de suppressions d'emplois et de fermetures, notamment le dépôt de bilan du groupe Tribune Co., le deuxième plus important groupe de journaux américains en termes de recettes et le troisième en termes de diffusion, qui contrôle le Los Angeles Times, le Chicago Tribune ou encore le Baltimore Sun.

Parmi les grands journaux du pays, seul le Wall Street Journal, qui appartient au groupe de Rupert Murdoch, fait payer ses lecteurs, même si plusieurs quotidiens, dont le New York Times disent vouloir faire de même.

Les experts sont engagés dans un vif débat pour savoir si les lecteurs, accepteront de mettre la main au portefeuille, après avoir été habitués à accéder au contenu en ligne gratuitement pendant des années.

Steven Brill, fondateur de Court TV et un des trois co-fondateurs de Journalism Online, affirme quant à lui que grâce à son projet «il n'est plus question de savoir si les informations en ligne seront payantes mais et quand».

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