Un drôle de tricycle blanc équipé de caméras circule actuellement dans Paris pour prendre des photos de ruelles, parcs et jardins, qui seront accessibles dans quelques mois sur Street View, la fonctionnalité disponible dans Google Maps depuis octobre dernier.

Arborant un T-shirt noir siglé «Google», Arthur Poirier, 20 ans, étudiant en économie, pédale quelques heures par jour pour ce «très bon job d'été» qui l'occupe du 3 au 20 août. «Il faut quand même être un peu sportif pour tirer 140 kg. Mais c'est très maniable et on s'y fait très vite», confie-t-il vendredi sur le parvis de La Défense.Le tricycle est muni de neuf appareils photo sur un mât pour prendre automatiquement des vues à 360 degrés. Cette technologie de capture d'image a été créée par Google qui l'utilisait déjà depuis une voiture.

Street View permet de réaliser de véritables promenades virtuelles dans la ville, de prévisualiser des itinéraires ou un lieu de rendez-vous.

Pour les zones non accessibles en voiture, Google a choisi le tricycle par souci d'efficacité et de respect de l'environnement.

Anne-Gabrielle Dauba-Pantanacce, responsable de la communication de Google France, explique qu'il s'agit de «couvrir les zones les plus inaccessibles, dans les ruelles, les parcs et jardins qui ont souvent l'intérêt touristique et historique le plus fort.»

Le parc Monceau (VIIIe arrondissement), les Tuileries (Ier arr.), les jardins du Luxembourg (VIe arr.) ou encore le château de Versailles sont au programme. «On ira ensuite un peu partout en France couvrir des villes de taille plus moyenne, le Mont-Saint-Michel, Honfleur, etc», ajoute-t-elle, confirmant qu'il «faut des cyclistes chevronnés».

Les ingénieurs maison «ont développé un logiciel de floutage automatique des visages et des plaques d'immatriculation».

«Une fois en ligne, si une image ne convenait pas à un internaute, il serait tout à fait possible de la signaler et de demander le retrait ce qui sera fait en quelques jours», explique-t-elle.

Interrogée à propos des autorisations nécessaires, Mme Dauba-Pantanacce a précisé que Google «avait présenté cette technologie à la CNIL (Commission nationale Informatique et Libertés) avant de la rendre publique». «On a des échanges constants avec eux et ils ont semblé satisfaits».

A la CNIL, la directrice des affaires juridiques Sophie Vulliet-Tavernier a déclaré à l'AFP que Google «a mis en place des procédures de nature à garantir la vie privée des personnes», même s'il y a encore «des améliorations à apporter», notamment sur les délais après demande de suppression d'images. «On reçoit quelques plaintes. En général, elles sont réglées à l'amiable», précise-t-elle.

Google a aussi obtenu l'autorisation de la Préfecture de police pour filmer sur la voie publique et celle de la Ville de Paris pour les parcs et jardins est en cours: «on adapte le plan de roulage à mesure que nous avons ces autorisations», a indiqué Mme Dauba-Pantanacce.

Ces vues devraient être mises en ligne pour Noël. Street View a déjà couvert les Etats-Unis, l'Australie, l'Italie, l'Espagne et la Grande-Bretagne.

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