Le chef de l'Eglise catholique d'Angleterre et du Pays de Galles a critiqué dimanche les sites de socialisation tels Facebook et MySpace qui sont pourvoyeurs de «relations éphémères» pouvant laisser des jeunes traumatisés, voire suicidaires, en cas de problème.

«Facebook et MySpace peuvent concourir à une communauté mais je suis méfiant à ce propos. Il ne s'agit pas d'une véritable communication donc cela ne construira pas une véritable communauté», a déclaré dimanche l'archevêque de Westminster Vincent Nichols au Sunday Telegraph. «Chez les jeunes gens, un facteur souvent prépondérant pour commettre un suicide est le traumatisme de relations éphémères. Ils se jettent à corps perdu dans une amitié ou un réseau d'amis, qui ensuite s'effondre et ils sont affligés», a estimé M. Nichols. «Mais l'amitié n'est pas une marchandise, l'amitié est un investissement important et durable lorsqu'elle est adéquate».

Ses commentaires interviennent après le suicide d'une jeune fille de 15 ans qui avait été la cible de critiques acerbes sur Bebo, un site de socialisation, concernant son apparence.

Mais l'archevêque a également qualifié d'«inquiétante l'utilisation excessive, ou l'utilisation quasi-exclusive de sms et d'emails, qui signifie qu'en tant que société nous perdons une partie de notre capacité à avoir des communications entre personnes qui sont nécessaires pour vivre ensemble et pour bâtir une communauté».

«Nous perdons notre savoir-faire social, notre savoir-faire en matière d'interaction humaine: comment déchiffrer l'humeur d'une personne, comment lire son langage corporel, comment être patient pour attendre le bon moment afin de dire quelque chose», a relevé M. Nichols.

Selon lui, «trop d'utilisation de l'information électronique déshumanise ce qui est une très, très importante composante de la vie en communauté et du vivre ensemble».