De plus en plus d'employés utilisent Twitter pour raconter à la fois leur vie personnelle et leur vie professionnelle en 140 signes ou moins. Ces travailleurs doivent cependant s'assurer de faire preuve de gros bon sens dans leurs communications sur le site de microblogue.

Un chercheur d'emploi américain l'a appris à ses dépens, lorsqu'il a envoyé un «tweet» dans lequel il se demandait s'il devait accepter un emploi qu'il détesterait mais qui lui permettrait d'encaisser de gros chèques de paie. Son employeur potentiel a eu vent du message et ne lui a finalement pas offert l'emploi.Melanie Playne, de l'entreprise ontarienne LabX, utilise Twitter comme outil de travail, mais s'assure d'ajouter une touche personnelle à ses messages, lorsqu'elle essaie de mettre en contact des acheteurs et des fournisseurs d'équipement de laboratoire. Elle fait toutefois attention de ne pas trop étaler sa vie personnelle, dont elle réserve les détails pour sa page Facebook, qu'elle ne partage qu'avec sa famille et ses amis.

David Meerman, expert en médias sociaux, croit que si un employé dit du mal de son employeur sur Twitter, il s'agit d'un problème de comportement. «Je congédierais certainement un employé agissant de la sorte, mais ce n'est pas un problème associé à Twitter», explique M. Meerman, qui habite à Boston.

Il ajoute par ailleurs que certaines personnes vont aussi trop loin dans leurs conversations téléphoniques, par courriel ou en public.

Les employeurs commencent à examiner l'utilisation des sites de réseautage sociaux au bureau. Le gouvernement britannique a récemment dit à ses fonctionnaires qu'ils pouvaient utiliser Twitter, mais a précisé que leurs messages devraient être «humains et crédibles». Le guide d'utilisation de Twitter remis à ces fonctionnaires précise que le gouvernement britannique doit accepter que l'on critique ses efforts.

Le magasin d'électronique Best Buy encourage ses employés à utiliser Twitter pour le service à la clientèle et pour faire connaître les promotions.

Le site Twitter lui-même a élaboré une liste de directives pour les entreprises, leur expliquant comment donner de la valeur à leurs «tweets», avec des offres exclusives ou en emmenant les internautes dans leurs coulisses.

Le professeur Tim Richardson, de l'Université de Toronto, croit que les employés peuvent combiner vie personnelle et vie professionnelle sur Twitter, mais il conseille aux travailleurs de faire preuve de prudence pour éviter que leurs commentaires ne reviennent les hanter plus tard.

Ainsi, les gens peuvent parler des organismes de charité qu'ils appuient, mais ne devraient pas s'adonner au potinage, croit le professeur spécialisé en commerce électronique.

Selon l'analyste des médias Ian Capstick, la véritable personnalité d'une personne peut ressortir sur Twitter, malgré la brièveté des messages qui y sont publiés. «Si vous êtes portés à vous mettre subitement en colère contre vos collègues dans la vraie vie, Twitter n'est peut-être pas pour vous, croit M. Capstick, propriétaire de l'entreprise d'Ottawa MediaStyle. C'est de loin le moyen d'interagir le plus honnête, à l'exception de l'interaction en personne.»

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