Elle semble bien loin, l'époque où les plus grands secrets et les pensées les plus personnelles étaient confiés à un journal intime, à l'abri des yeux indiscrets. Aujourd'hui, bien des gens n'hésitent pas une seconde à se mettre à nu, au propre comme au figuré, sur des blogues et des sites de réseautage social.

Dans son dernier livre, «The Peep Diaries», le Torontois Hal Niedzviecki parle de cette «culture de voyeurs», qui permet à des gens ordinaires de se divertir grâce à d'autres gens ordinaires.Selon M. Niedzviecki, la culture de voyeurs s'observe sur le site de microblogue Twitter, celui de partage de vidéos YouTube, les groupes de discussions et les sites permettant de partager des photos, ainsi que dans la téléréalité.

La culture de voyeurs est une simple évolution de la culture populaire, bâtie sur les célébrités et le divertissement, croit M. Niedzviecki.

«Nous utilisons notre temps libre pour nous divertir à l'aide de performances non scénarisées offertes par de vraies personnes, qu'il s'agisse de nous-mêmes, de nos amis, de nos voisins ou d'étrangers de partout à travers le monde», explique-t-il.

Selon l'auteur, les gens se dévoilent parce qu'ils se sentent seuls et parce qu'ils ressentent ce besoin de base de faire partie d'une communauté. «Nous sommes faits pour être constamment en contact avec d'autres gens», affirme-t-il.

M. Niedzviecki croit que les communautés virtuelles permettent aux gens d'avoir des amis sans qu'ils n'aient de responsabilité envers eux. Ainsi, lorsqu'il a envoyé une invitation à une centaine de ses «amis» sur Facebook pour aller prendre un verre, un seul d'entre eux s'est manifesté.

«Nous croyons que nous créons des liens mais, de plusieurs façons, nous créons surtout des liens avec nous-mêmes», suggère-t-il.

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