Les risques d'abus de la vie privée ne sont pas arrivés avec Facebook, soutient le professeur en éthique de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), Marc Jean. Il est très pertinent, tout de même, voire nécessaire, selon lui, de se questionner sur l'impact réel que peut avoir le populaire réseau social sur la société.

De l'avis du professeur, ce voyeurisme, ces incursions dans la vie privée des gens ont toujours existé. Ce qui a changé, c'est la fluidité avec laquelle circule l'information. Du bon vieux bouche-à-oreille à Facebook, la différence est notable.«Tout seul, si personne n'en abuse, Facebook n'est pas un danger en lui-même, précise Marc Jean. La question est posée au citoyen, à savoir quelle utilisation il en fera.»

L'éthicien en appelle donc à la responsabilisation de la population.

«Jusqu'à quel point le citoyen est-il conscient des droits et aussi des responsabilités qu'il doit assumer en regard de cet outil technologique?», se demande-t-il.

Philosophe, Marc Jean insiste beaucoup sur ce principe de droits et de responsabilités.

D'un côté, il y a l'utilisateur de Facebook, qui diffuse informations et photos de lui-même, mais aussi d'autres individus, sans aucune retenue.

De l'autre côté, il y a cet individu qui peut se sentir piégé par une photo compromettante, mais qui, à la base, demeure responsable de son comportement.

«Lorsqu'il est question du droit de l'un, il est rare que la responsabilité de l'autre ne soit pas mise en cause», résume M. Jean.