La Chine a suspendu certains services du moteur de recherches internet Google qu'elle a accusé la veille de ne pas contrer assez la pornographie, a annoncé vendredi l'agence officielle Chine Nouvelle.

Le bureau de répression de la pornographie en ligne a affirmé vendredi que les responsables de Google Chine avaient été convoqués jeudi par les autorités et s'étaient vu signifier «la punition», précise Chine Nouvelle.Google Chine doit notamment suspendre ses services de recherches sur la Toile étrangère.

L'agence chinoise chargée de surveiller les contenus «illégaux», le CIIRC, avait «fortement condamné» Google jeudi en lui enjoignant «de nettoyer à fond les contenus vulgaires et pornographiques sur ses sites».

«Le site de Google Chine n'a pas installé les filtres de blocage de la pornographie comme le veulent la loi et les règlements» chinois, avait dit le CIIRC.

Dans un communiqué publié vendredi, Google a assuré «prendre en permanence des mesures contre les contenus vulgaires, en particulier ceux qui peuvent porter atteinte aux enfants, sur l'internet en Chine».

«Google accroît en ce moment ses efforts» sur cette question, a-t-il ajouté.

«Nous allons nous efforcer de nettoyer les contenus vulgaires», assure-t-il.

Début janvier, la Chine, qui compte la première population d'internautes au monde, avait lancé une nouvelle campagne pour lutter contre la vulgarité et la pollution morale sur l'internet.

Les médias officiels avaient alors affirmé que les portails Baidu et Google figuraient parmi les sites visés, accusés de publier «des liens menant vers un certain nombre de sites pornographies».

Les démêlés de Google interviennent alors que le gouvernement chinois vient de décider que tous les ordinateurs vendus en Chine devraient être dotés d'un logiciel anti-pornographie controversé.

Des défenseurs des droits de l'homme ont affirmé que le logiciel «Barrage vert d'escorte de la jeunesse» sert aussi à bloquer des sites politiquement sensibles aux yeux du régime.

Ses concepteurs se sont de plus en fait accuser de plagiat par une petite société informatique américaine, Solid Oak Software, spécialisée dans le contrôle parental.

Le concepteur du «Barrage vert», Jinhui Computer System Engineering Inc, a démenti ces accusations.

La semaine dernière, le géant américain des logiciels Microsoft, dont les systèmes d'exploitation Windows équipent 90% des ordinateurs dans le monde, a invoqué la liberté d'expression face au projet chinois.

En Chine même, un avocat a saisi le gouvernement et demandé l'ouverture d'auditions publiques sur la mesure en préparation.