Dans un paysage médiatique en pleine mutation, un nouveau site d'informations en ligne lancé aux États-unis cherche à établir une relation nouvelle entre journalistes, annonceurs et lecteurs, en se proposant de briser «les frontières» qui les séparent.

Le site trueslant.com lancé officiellement lundi dans sa version test est conçu pour des journalistes vus comme des chefs d'entreprise, et crée une plateforme qui «permet aux contributeurs de créer leur propre marque numérique au sein d'un réseau», a indiqué son fondateur et PDG, Lewis Dvorkin.

Il s'adresse aux «journalistes traditionnels, auteurs, blogueurs, universitaires ou encore aux experts» spécialisés dans un domaine précis, a expliqué à l'AFP M. Dvorkin, qui bénéficie de 35 ans d'expérience dans les médias, notamment auprès de Newsweek, du New York Times et du Wall Street Journal.

Dans le même temps, trueslant.com modèle son site «pour les annonceurs qui cherchent un moyen plus efficace d'entrer en relation avec un public nouveau».

Le site a plus de 100 contributeurs actuellement, dont le plus coté est Miles O'Brien, spécialiste de l'aviation et de l'espace remercié il y a six mois par CNN après 17 ans de travail pour la chaîne.

Selon M. Dvorkin, le site, détenu et financé par Forbes Media et Velocity Interactive Group, vise à aider des auteurs comme M. O'Brien à «bâtir, ancrer et consolider leur marque numérique».

Tous les contributeurs sont rémunérés, certains via des actions du groupe, d'autres par des revenus fixes et d'autres encore par des revenus variables en fonction des recettes publicitaires qu'ils engendrent.

Les six employés à temps plein de trueslant.com n'interviennent pas directement sur la copie, ce qui permet aux journalistes de s'autopublier.

En revanche, ces derniers doivent contractuellement interagir avec leurs lecteurs. A l'image des sites de socialisation en ligne comme Twitter ou Facebook, ils ont des «suiveurs» qui commentent et jugent leurs publications.

Le site est également ouvert directement aux annonceurs, leur permettant d'avoir une page à l'image de celle des journalistes, clairement identifiée comme une page publicitaire, a indiqué M. Dvorkin, qui a indiqué être en discussion avec plusieurs annonceurs, sans les identifier.

Le lancement de ce site intervient à une période où la presse américaine souffre d'une forte baisse de ses revenus publicitaires et de la migration de ses lecteurs sur des sites d'information gratuits.

Le secteur a connu une vague de faillites, de suppressions d'emplois et de fermetures au cours des derniers mois, notamment le dépôt de bilan du groupe Tribune Co., le deuxième plus important groupe de journaux américains en termes de recettes et le troisième en termes de diffusion, qui contrôle le Los Angeles Times, le Chicago Tribune ou encore le Baltimore Sun.