De plus en plus de citoyens des milieux ruraux de la région se mobilisent afin de recevoir les services internet haute vitesse, la téléphonie et la télévision de qualité, avec la création de coopératives.

Selon Daniel Dufour, directeur au développement chez Déry Télécom, les compagnies privées de câblodistribution et de télécommunication ne sont pas toujours en mesure d'assurer la distribution de ces services en milieu rural tout simplement parce que la faible densité de population et les longues distances font en sorte qu'il devient non-rentable d'installer les équipements et la fibre optique nécessaires à la fourniture des services.Pourtant il existe des alternatives, selon M. Dufour, car on assiste à une nouvelle popularité de la formule coopérative. «Depuis le début des années 2000, des citoyens se prennent en mains pour se donner des services de télécommunication en créant des coopératives de câblodistribution qui s'interconnectent avec des entreprises qui fournissent le signal. Le mandat de ces coopératives est de fournir un service de qualité à ses membres au plus bas coût possible. Le but, ce n'est pas d'être rentable et il est possible d'abaisser les coûts au minimum puisqu'elles n'ont pas à embaucher de personnel ou à maintenir des bureaux ouverts», affirme-t-il.

Les dépenses des coopératives consistent à louer les poteaux de Bell ou d'Hydro et à payer pour l'obtention des signaux offerts par un câblodistributeur. Avec son réseau de 5000 km de fibre optique, Déry Télécom fournit la coopérative de Shannon et de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, tout près de Québec.

M. Dufour ajoute que des secteurs ruraux sont maintenant desservis là où des compagnies comme Bell et Telus avaient dit que jamais elles ne se rendraient. «Maintenant, elles se montrent prêtes à offrir aussi le service tout simplement pour couper le cou des coopératives», affirme le directeur.

En ce qui a trait aux investissements nécessaires pour obtenir les services, M. Dufour affirme que le secret réside dans le fait que les coopératives de câblodistribution sont admissibles à des sources de subvention de toutes sortes provenant des MRC, CLD, municipalités de même que du Gouvernement du Québec qui vient de créer un fonds de 24 millions $ pour aider les citoyens à accéder à l'internet.

Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, de plus en plus de citoyens en milieux ruraux utilisent la formule coopérative pour s'offrir des services de télécommunication. C'est le cas pour les municipalités de Larouche, Roberval-Saint-Hedwidge, Albanel. Sainte-Jeanne-D'arc. Saint-Henri-de-Taillon est dotée de la plus petite coopérative avec 80 membres. D'ici trois mois, Saint-Léon de Labrecque devrait donner naissance à une toute nouvelle coopérative.

Selon Jean Mailhot, directeur général de la Fédération des coopératives de câblodistribution et de télécommunication du Québec, (FCCTQ), il existe 35 coopératives qui desservent 100 000 membres, dont 15 000 uniquement au Saguenay-Lac-Saint-Jean. La fédération regroupe également des membres privés offrant les services de câblodistribution. Le rôle de la fédération consiste à négocier des plans d'affaires entre tous ces gens.

Comme l'a indiqué M. Dufour, la création de coopératives de services de communication en milieux ruraux n'est pas nouvelle puisqu'au début du siècle lors du développement de la téléphonie, les citoyens avaient adopté la même formule.