La Toile est prise de fièvre face à l'épidémie de grippe porcine: les autorités sanitaires commencent à utiliser le site de micro-blogging Twitter pour diffuser l'information, mais les commentaires d'internautes peuvent également contribuer à créer une certaine panique.

Depuis quelques jours, les internautes recherchent activement des informations sur ce virus, comme l'attestent les courbes de Google Insights for search. Les requêtes comportant le mot-clef «swine flu» (grippe porcine) sur le moteur de recherche américain ont considérablement augmenté. Les pays les plus avides d'information étaient dimanche la Nouvelle-Zélande, les États-Unis et le Canada. Les mots-clefs associés les plus fréquemment tapés étaient «symptoms» et «Mexico».  

Sur le site de micro-blogging Twitter, très à la mode actuellement, la grippe porcine est extrêmement présente. Lundi, le nombre de tweets (messages très courts) postés sur ce thème ont été de plus de 10 000 par heure à certains moments de la journée, selon Trendrr, qui mesure les tendances sur les réseaux sociaux.

 

«À l'ère de Twitter, l'hystérie sur le dernier virus pouvant potentiellement menacer l'humanité se propage... comme un virus», commente Adam Ostrow, sur le blog Mashable.com.

 

«Ce volume énorme de tweets traduit une inquiétude», déclare à l'AFP Natacha Quester-Séméon, qui anime le blog Mémoire Vive. «Twitter permet de prendre la température des conversations sur le web et de partager ses liens. Cela fonctionne comme une alerte», poursuit-elle.

 

«Le problème avec de tels volumes, c'est la qualité de l'information», ajoute cette jeune française passionnée d'Internet. Elle confie que sur ce genre de sujet, elle préfère lire la presse.

 

«Il y a quelques raisons pour se montrer inquiet sur le rôle de Twitter à faciliter une panique globale inutile autour de la grippe porcine», écrit Evgeny Morozov, sur le site américain The New ForeignPolicy.com (blog.foreignpolicy.com). Il relève que la taille très limitée des tweets empêche de remettre les informations dans leur contexte. «Avoir des millions de personnes qui emballent leurs peurs en 140 caractères et les balancent au public pourrait avoir des conséquences dangereuses», affirme-t-il.

 

Mais dans le même temps, Internet peut constituer un relais précieux pour diffuser très rapidement l'information des autorités sanitaires et donner des conseils de prudence à la population.

 

Le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) utilise un compte Twitter (twitter.com/cdcemergency) pour diffuser ses bilans sur la progression de l'épidémie et diffuser ses recommandations sur les mesures d'hygiène à suivre, sur le port de masques etc., en renvoyant sur des liens.

 

Le ministère français des Affaires étrangères emploie lui aussi son tout nouveau compte twitter (https://twitter.com/francediplo) pour diffuser ses messages de prudence aux personnes devant se rendre au Mexique, principal foyer de l'épidémie.

 

Des «Google maps» de l'épidémie dans le monde ont fleuri sur la Toile. Des chercheurs, des médias ou de simples internautes utilisent cet outil pour géolocaliser la grippe porcine, avec des couleurs différentes pour les cas suspectés, avérés, ou mortels.

 

«Il s'agit d'initiatives spontanées de personnes qui utilisent ce produit en libre accès», a indiqué à l'AFP une porte-parole de Google France. Il n'y a donc aucune garantie d'exactitude sur le contenu et sur la réactualisation rapide de ces «Google Maps». Là encore tout dépend de la qualité du site Internet qui fournit ces données.

 

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