Le nouveau service Street View de Google, qui permet aux internautes de parcourir une ville virtuellement et qui inclura bientôt 11 villes canadiennes dont Montréal et Québec, soulève le scepticisme des experts en matière de vie privée du pays.

Le gouvernement canadien a affirmé qu'il avait entamé des discussions de «haut niveau» avec Google alors que l'entreprise se prépare à une seconde tournée des villes canadiennes pour photographier les rues et tout ce qui s'y passe.

Des caméras fixées sur des automobiles avaient déjà capté des images à 360 º des grands centres métropolitains canadiens en 2007. La même année, le service était déjà offert pour certaines villes américaines mais le commissaire à la protection de la vie privée du Canada avait alors craint qu'il ne porte atteinte à la protection de la vie privée de la population.

Selon la commissaire adjointe à la protection de la vie privée, Elizabeth Denham, ce n'est pas simplement parce que des personnes se trouvent dans des endroits publics et que leur photo est prise que le droit relatif au respect de la vie privée ne s'applique pas.

Les lois canadiennes en matière de vie privée stipulent qu'une personne prise en photo doit donner son consentement pour que les clichés soient publiés, à moins qu'ils n'aient été pris pour des raisons «journalistiques, littéraires ou artistiques».

Des mesures ont cependant été prises pour atténuer les craintes d'Ottawa. L'entreprise dit vouloir s'assurer que les visages et les plaques d'immatriculation soient rendus flous lorsque les photos sont diffusées sur l'internet. De plus, ceux qui voudront qu'une image soit retirée pourront en faire la demande.

«De façon générale, nous nous assurons que nos projets et nos services soient conformes aux lois locales et aux normes culturelles dans les pays où nous les lançons», a affirmé une porte-parole de Google, Tamara Micner.

Même si elle juge ces mesures encourageantes, Elizabeth Denham a affirmé qu'elle souhaitait toujours que l'entreprise prenne des mesures pour avertir les gens à l'avance que des images seront prises à un endroit précis pour qu'ils puissent décider s'ils souhaitent ou non s'y trouver.

Le professeur de l'Université d'Ottawa Ian Kerr estime que l'entreprise n'est peut-être pas allée suffisamment loin pour protéger l'identité des citoyens, puisque selon lui, il serait quand même possible d'identifier quelqu'un avec les informations qui seront diffusées.

En plus de Montréal et de Québec, des conducteurs embauchés par Google sillonneront les rues d'Ottawa, Toronto, Vancouver, Calgary, Edmonton, Saskatoon, Winnipeg, Saint-Jean et Halifax. L'entreprise n'a pas précisé si les images de la seconde tournée seront jumelées à celles de 2007.

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