Lucie Rioux, productrice certifiée Québec vrai de la ferme Logi-Bio, située à Baie-du-Febvre, fournit des produits de veau et de boeuf mais aussi des fruits et des légumes à la nouvelle Coopérative de solidarité Écomarché CA, de Sainte-Geneviève-de-Batiscan. Et elle est très enthousiaste face à ce nouveau marché virtuel.

Rappelons qu'il s'agit d'une entreprise où les membres peuvent à des dates précises commander via Internet des produits en provenance des producteurs de leur région immédiate et en prendre livraison à des points de chute, dont la Minoterie les Brumes.

Sur leur liste d'épicerie, ils peuvent cocher des fruits et des légumes mais aussi des viandes de boeuf, porc, veau, lapin, bison, wapiti, des volailles, des farines variées, des jus, des fromages et plusieurs produits transformés comme des tartes, des confitures, des marinades, etc. En tout, 16 producteurs offrent ainsi le fruit de leur travail.

«Ce qui est le plus important pour moi, c'est le contact avec le consommateur, raconte Mme Rioux. Jusqu'à un certain point, oui c'est vrai que c'est virtuel, mais on est aussi très proches des consommateurs, surtout quand on a le circuit court. Et avec le développement que nous voulons faire, à tous les trois mois nous serons présents quand les gens viendront chercher leurs produits. »

Le second point en faveur de cette formule, note Mme Rioux, c'est bien sûr de faire connaître les produits de la région et de s'organiser pour que les consommateurs aient du choix.

«Comme nous ne sommes pas de grosses entreprises, c'est difficile de faire affaires avec les distributeurs et les grosses chaînes. Nous n'avons pas assez de volume. Alors, si on est capables de trouver un créneau comme l'Écomarché qui nous rapproche du consommateur, pour valoriser les coûts autant pour le consommateur et le producteur, alors tout le monde est gagnant. Et pour moi c'est important.» C'est grâce à des échanges avec le groupe Équiterre de la région que Mme Rioux est arrivée peu à peu à l'Écomarché.

«Au début du projet, le groupe Équiterre avait besoin de contacts pour connaître la réalité de la production, c'est-à-dire ce qui arrive avant que le produit se retrouve sur les tablettes. Pour eux, ce n'était pas tout à fait clair. Alors ils m'ont approchée pour être sur le premier comité. Ils voulaient que la réalité des consommateurs soit compatible avec la réalité des producteurs. »

En effet, ce ne sont pas tous les gens de la ville qui savent qu'il faut parfois compter quelques années avant d'avoir une bonne production de bleuets ou d'asperges ou qu'il faut le temps de se procurer des graines pour produire un légume qui devient soudain en demande. «Entre ce que les consommateurs idéalisent, comme les délais de livraison rapides, et les contraintes des producteurs, il y a un monde, poursuit Mme Rioux. Exemple, pour livrer du veau frais, il faut planifier presqu'un an et demi d'avance. Les légumes, c'est plus simple. Mais encore là, si le client veut une courge bizarre à l'automne, il faut que je le sache pour me procurer la graine et la semer en juin pour une récolte début novembre. »

Mme Rioux qui fait déjà des paniers ASC, (agriculture soutenue par les communautés) considère le marché virtuel comme un plus, un autre endroit pour écouler sa production et même l'étendre.

«Avec les paniers de légumes, je fais 18 semaines, car je ne fournis pas encore des paniers d'hiver. Donc, si le marché virtuel me permet de produire cinq ou six légumes en plus grande quantité tout en me garantissant un marché en région pour les écouler, en m'épargnant d'aller virer à Montréal, alors pour moi, c'est un plus», conclut-elle. On peut joindre la Coopérative de solidarité Écomarché de Sainte-Geneviève-de-Bastiscan à info@ecomarche.ca.