Une chanson. Une caméra. Et beaucoup, beaucoup de coordination. Surfant sur un nouveau phénomène viral lié à YouTube, environ 120 étudiants des HEC Montréal ont produit le week-end dernier un lip dub, sorte de clip promotionnel destiné à faire connaître leur université partout dans le monde.

Apparus avec les grands sites d'échange de vidéo sur l'internet, les lip dubs sont de longs vidéoclips composés d'un seul et unique plan séquence. Les figurants y apparaissent tour à tour à la caméra, en faisant de la synchronisation labiale (lip sync) sur une chanson pop. Sans jamais couper l'action, le caméraman circule pendant ce temps d'un endroit à l'autre dans un immeuble.

 

Depuis quelques semaines, certaines écoles supérieures allemandes et françaises, dont HEC Paris, ont commencé à diffuser des lip dubs comme outil de marketing. «Le but est de montrer la bonne ambiance qui règne dans l'école, tout en permettant aux gens qui regardent le lip dub de voir à quoi ressemble l'école», explique Romain Grac-Aubert, un étudiant en affaires internationales qui a participé au projet montréalais.

En voyant les lip dubs françaises, «je me suis dit que ce serait une bonne idée d'en réaliser un semblable pour montrer notre attachement à HEC Montréal», explique Mikaël Theimer, l'instigateur du projet. À peine quelques heures après avoir lancé l'idée sur Facebook, M. Theimer avait déjà recruté plus de 200 figurants potentiels. Un scénario a alors été créé, et les participants ont décidé au vote de faire le clip en chantant sur l'air de Mamma Mia, du groupe ABBA.

Après quelques semaines de préparation et plusieurs répétitions, le clip a été tourné dimanche. Plus d'une centaine d'étudiants, avec l'aide logistique de HEC Montréal, ont participé à l'exercice.

Effet viral évident

Lundi, la chaîne française d'informations en continu LCI en a montré des extraits en direct.

«Il y a un effet viral évident», affirme la consultante en stratégie web Michelle Blanc. J'en ai entendu parler sur Facebook et sur Twitter. Ça circule beaucoup. C'est clairement le meilleur coup de marketing qu'a fait le HEC ces dernières années», croit-elle. Ironiquement, l'établissement universitaire n'a pas beaucoup à voir avec l'initiative. L'école n'a fourni que l'équipement technique et permis l'utilisation de ses locaux dimanche.

«C'est notre sentiment d'appartenance à HEC qui nous a poussés à réaliser le clip, explique Romain Grac-Aubert. C'était aussi une façon pour nous de nous faire plaisir avec la musique. Jamais on n'aurait cru qu'on parlerait de nous à la télé française. L'impact est plus grand que ce que nous avions imaginé au départ.»