La populaire encyclopédie sur le web Wikipédia nuirait à la réputation des politiciens, en diffusant de fausses informations. De plus en plus de lecteurs qui, en s'inscrivant, peuvent modifier librement les articles, s'amuseraient à vandaliser les pages de personnalités connues.

Alors que plusieurs personnes s'appliquent à diffuser des informations pertinentes sur des sujets variés, certains des 2,7 millions de lecteurs de l'encyclopédie, y insèrent de fausses données, parfois par mégarde, mais parfois délibérément.

Un article de la BBC cite en exemple la page de l'homme politique britannique David Cameron. Dans un texte vu 72 441 fois durant le dernier mois, il est inscrit que le père de Mr Cameron, un «véritable aristocrate», lui aurait littéralement acheté le Parti conservateur au Royaume-Uni, dont il est le chef depuis 2005.

Sur la page du chef des libéraux démocrates au Royaume-Uni, Nick Clegg, vue 8589 fois durant le dernier mois, on pouvait lire récemment qu'il était un libéral «insignifiant» («namby pamby liberal»), un homme profondément moralisateur, qu'il avait couché avec plus de 3000 femmes et qu'il avait été membre du groupe de rap Wu-Tang Clan.

Fausses, sournoises et complètement biaisées, ces informations sont normalement retirées en l'espace de quelques heures par les administrateurs de Wikipédia, qui craignent que l'encyclopédie ne perde de sa crédibilité. Certaines de ces pages sont parfois verrouillées ou un bandeau y est ajouté, indiquant que «la forme ou le fond de cet article est à vérifier.»

Quelques pages qui ont subi du vandalisme de façon répétée, ou qui parlent de personnes connues, sont cependant davantage surveillées par les responsables de Wikipédia. Les utilisateurs anonymes ne peuvent pas librement apporter de changements aux textes diffusés sur ces pages. Barack Obama, Stephen Harper, Britney Spears ou encore Céline Dion font entre autres partie des privilégiés.

Éventuellement, les modifications faites par les internautes pourraient également être modérées à priori par un administrateur sur toutes les pages de Wikipédia, explique le fondateur du site Jimmy Wales. M. Wales croit qu'une telle mesure accroîtrait l'exactitude des informations diffusées sur le site, mais qu'elle susciterait assurément la colère de plusieurs internautes, qui y verraient une forme de censure.

Avec la BBC