Un nouveau site français proposera dès le 5 mars de faire vos devoirs à votre place, moyennant quelques euros.

Le site n'est même pas encore lancé qu'il suscite déjà la controverse. Plusieurs croient que c'est de la triche alors que d'autres voient plutôt le site comme un nouvel outil pédagogique.Faismesdevoirs.com propose aux étudiants de réaliser leurs exercices et leurs exposés à leur place. Les tarifs varient entre 5 euros ( 8 $ ) pour un exercice de trois questions et 80 euros (129 $) pour un exposé complet avec présentation powerpoint.

Les «professeurs» sont tous des étudiants à l'université ou encore des jeunes diplômés qui gagnent entre 15 et 45 euros ( 24 $ et 73 $) de l'heure pour travailler pour les jeunes.

«L'élève n'apprend rien et il ne pourra payer personne pour lui faire ses contrôles ou évaluations en classe. Quitte à débourser de l'argent pour la réussite de son enfant, il semble préférable de choisir la formule du cours particulier, ou mieux encore, le soutien gratuit dans les établissements», croit Julien Poitier, enseignant de physique et chimie dans l'académie de Paris en entrevue au Point.

«Les profs doivent mettre des indications de correction, notamment en maths pour indiquer le cheminement du raisonnement. Et au début de chaque devoir, les profs doivent indiquer les notions qui doivent être connues pour ce sujet», se défend Stéphane Boukris, le fondateur du site en entrevue au site Le Post.

Lorsqu'on l'accuse d'encourager la paresse et la tricherie chez les jeunes élèves, l'homme de 25 ans explique que l'objectif premier est d'abord de les aider. M. Boukris croit que si l'élève se sert du site pour tricher, ses résultats s'en ressentiront et il réalisera qu'il aurait dû utiliser faismesdevoirs.com autrement.

Le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, a déclaré son hostilité à ce type de services. «Le meilleur endroit pour être éduqué et pour avoir des copies corrigées, c'est l'école de la République», a-t-il dit.

La secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat d'enseignants dans les collèges et les lycées, Frédérique Rolet, a pour sa part dénoncé une intitiative «lamentable», qui «participe à l'idée de la marchandisation de l'éducation» et va «mettre les enfants en situation d'échec».

Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, principal syndicat de parents d'élèves, a de son côté dénoncé un principe étranger à la pédagogie. «L'important dans un devoir, ce n'est pas la note, c'est de confronter l'élève à la difficulté, qu'il essaie de la résoudre», a-t-il souligné.

Avec AFP