Une poignée d'organismes du milieu culturel se sont succédés, mardi, devant le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) pour plaider en faveur d'un meilleur encadrement de la production de contenu canadien destiné à l'Internet et aux autres nouvelles plateformes, dont les téléphones cellulaires.

Le président de la Conférence canadienne pour les arts, Alain Pineau a soutenu qu'Ottawa avait le «devoir» d'intervenir pour que la voix du Canada se fasse entendre sur le web. A son avis, le marché laissé à lui-même «n'a pas le bien public comme objectif».Cette opinion est partagée par l'ACTRA (Alliance of Canadian Cinema, Television and Radio Artists), qui représente 21 000 professionnels du domaine de l'audiovisuel au pays.

M. Pineau reconnaît qu'il serait difficile d'imposer des «quotas» de contenu canadien sur Internet semblables à ceux en vigueur dans le domaine de la radio et dans celui de la télévision puisque l'offre en ligne semble illimitée.

Il propose cependant la mise sur pied d'un fonds pour la création de contenu pour les nouveaux médias qui serait financé par les fournisseurs de services Internet et de téléphonie sans fil comme Vidéotron, Bell et Rogers. Cet organisme fonctionnerait plus ou moins comme le Fonds canadien de télévision, auquel il pourrait d'ailleurs être fusionné.

Tout le monde ne partage pas la vision de M. Pineau. Les fournisseurs de services Internet et les gros joueurs de l'industrie dont Google, préféreraient ainsi que le CRTC les laisse tranquilles.

Le président du CRTC, Konrad von Finckenstein et ses collègues entendront des dizaines de témoins avant de rendre une décision. L'audience se poursuivra en effet jusqu'à la mi-mars, à Gatineau.