Pour rester à la mode sans trop dépenser, renouveler sa garde-robe plus souvent, chiner des chaussures et jupes originales: des femmes passionnées de mode préfèrent désormais les blogues aux dépôts-ventes et sites d'enchères.

Les blogues de «vide-dressing» se multiplient sur internet depuis quelques mois. Un annuaire, créé en décembre, en répertorie déjà une cinquantaine, et les demandes d'inscription sont quasi quotidiennes, selon sa fondatrice Stéphanie Ribet, 22 ans.Basée à Grenoble et travaillant dans la restauration, Mme Ribet est elle-même détentrice d'un blog vide-dressing.

Ces blogues appartiennent à des femmes, de 20 à 30 ans qui proposent leurs chaussures, tricots ou jupes, très souvent à prix cassés, de moins de cinq euros pour un tee-shirt en coton de marque populaire à quelques centaines d'euros pour un sac de luxe, qui en coûte plus d'un millier dans un magasin.

«Je suis une chineuse. Dans les magasins, les vide greniers et les marchés à puces, j'achète beaucoup de vêtements, quelquefois sans les mettre. J'accumule, j'accumule et le seul moyen de m'acheter de nouveaux vêtements est de revendre les anciens», explique Roxane Gatuingt, artiste peintre de 23 ans basée à Bordeaux.

A sa grande surprise, son blogue attire depuis sa création il y a cinq mois une centaine de visiteuses par jour. Chaque semaine, Roxane y vend une dizaine d'articles, pour 10 euros en moyenne.

Même si les articles ont été peu, voire jamais utilisés, ils sont revendus à un prix inférieur à celui acheté.

«Le vide-dressing est un moyen chaleureux de ne pas laisser vieillir une belle pièce dans son placard. Cela permet aussi de renflouer les caisses», indique Géraldine Grisey. Cette styliste a été la première à avoir lancé un tel blogue, en mars 2008.

Fashionistas se qualifiant d'«acheteuses compulsives», ces jeunes femmes ont d'abord essayé des sites d'enchères comme eBay ou Priceminister pour écouler les vêtements.

Cependant, «sur les sites d'enchères, j'ai rencontré des gens malhonnêtes. Ce n'est pas le cas des blogs vide-dressing où s'établissent des liens plus amicaux. On peut aussi faire du troc ce qui n'est pas le cas sur les sites d'enchères», indique Annareine, démonstratice en cosmétique dans un grand magasin parisien, qui préfère se présenter sous le pseudonyme de son blogue.

Sur les blogs, la procédure est rapide: le vendeur envoie l'article dès réception du chèque de réglement à domicile.

«Les sites d'enchères demandent des frais de mise en ligne, alors que sur un blogue, la vente est plus simple, moins longue et on peut mettre la quantité de photos que l'on veut», indique Mme Ribet.

Sur les blogs aussi il peut y avoir des soucis, avec «des acheteuses qui ne paient pas ou qui se désistent au dernier moment. Mais il y a une relation plus vraie, plus amicale. C'est comme une brocante mais les commissions en moins!», ajoute Annareine.

Le commerce en ligne connait un essor depuis quelques années en France, grâce à l'internet haut débit. L'an dernier, près de 22 millions de Français ont dépensé 20,3 milliards d'euros sur les sites de vente en ligne. L'e-commerce entre particuliers y occupe une part importante, puisque près de la moitié des internautes achètent ou vendent entre particuliers, principalement des produits culturels et high tech, mais aussi des vêtements.