Pour la première fois, le nombre de journalistes internet emprisonnés dans le monde a dépassé celui de leurs confrères d'autres médias, a indiqué jeudi le Comité de protection des journalistes (CPJ), basé à New York.

Quelque 125 journalistes étaient derrière les barreaux au 1er décembre 2008, soit deux de moins qu'en 2007, selon le décompte annuel du CPJ. Cinquante-six d'entre eux travaillent sur internet, qu'ils soient blogueurs ou rédacteurs en chef d'un site. La 2e catégorie la plus touchée est la presse écrite (53 journalistes emprisonnés), suivie par les journalistes de télévision, de radio et les réalisateurs de documentaires (16).

Pour la dixième année consécutive, la Chine est le pays qui détient le plus de journalistes, devant Cuba, la Birmanie, l'Erythrée et l'Ouzbékistan, selon le CPJ.

Le Comité souligne que 24 des 28 journalistes emprisonnés en Chine travaillent sur internet, dont le dissident Hu Jia, condamné à trois ans et demi de prison pour tentative de subversion pour des propos publiés sur internet et des entretiens accordés à la presse étrangère.

Cuba détient de son côté 21 journalistes, la Birmanie 14 et l'Erythrée 13. Le régime d'Asmara refuse par ailleurs de «révéler» les informations concernant la santé, les lieux de détention et le statut légal des journalistes détenus, selon le CPJ.

En Ouzbékistan, six journalistes sont en prison, dont Dzhamshid Karimov, neveu du président Islam Karimov, qui travaille pour des sites d'informations indépendants.