Une vingtaine de pays africains ont annoncé lundi leur intention de traquer «sans merci les cybercriminels», leurs pratiques provoquant, selon des experts, d'énormes pertes financières aux entreprises du continent.

«La cybercriminalité s'est amplifiée avec le développement de l'internet, pour atteindre des proportions inquiétantes», ont souligné les participants de la première conférence africaine régionale sur la cybersécurité qui s'est ouverte lundi à Yamoussoukro.

«Les pertes subies par les entreprises sont importantes», a indiqué à l'AFP Sylvanus Kla, le directeur de l'Agence des télécommunications de Côte d'Ivoire (ATCI, publique), à l'origine de cette rencontre.

Malgré son faible nombre d'internautes, (24 millions, soit 2,6% du total mondial), l'Afrique est devenue le refuge des cybercriminels, selon l'ATCI.

«Une entreprise qui a son système paralysé pendant des jours à cause des fraudes et des escroqueries sur le net (...) perd beaucoup d'argent», a estimé M. Kla, sans toutefois donner de chiffres.

«Il est important que les nouvelles formes de délits sur internet soient intégrées dans les législations nationales de chaque pays», a souligné le patron de l'ATCI.

Les participants de la conférence de Yamoussoukro, soutenue par l'Union européenne (UE), vont tenter pendant trois jours de définir un cadre réglementaire communautaire à l'image de ce qui existe en Europe.

La mise en place d'une «autorité de certification» dans chaque pays, chargée de délivrer des cartes d'identité électronique pour mieux identifier les personnes sur le réseau, sera notamment débattue.

La réunion rassemble des experts de 18 pays africains, ainsi que de France, du Canada et de la Suisse.