Impossible de chiffrer combien la perte de temps au travail coûte chaque année à la Ville de Québec mais, chose certaine, pincer les fautifs coûte cher. La facture de l'enquête sur 29 employés pris à surfer sur des sites pornographiques devrait atteindre le million de dollars.

Impossible de chiffrer combien la perte de temps au travail coûte chaque année à la Ville de Québec mais, chose certaine, pincer les fautifs coûte cher. La facture de l'enquête sur 29 employés pris à surfer sur des sites pornographiques devrait atteindre le million de dollars.

Québec - Voilà un an, Québec annonçait avoir épinglé un groupe d'employés qui passaient une bonne partie de leur temps de travail à naviguer sur Internet. Et les sites «non recommandables» visités n'avaient visiblement aucun lien avec leur emploi.

Rapidement, 15 employés - dont sept d'ExpoCité - ont été sanctionnés. Cinq n'ont reçu qu'une lettre de réprimande, tandis que 10 autres ont été suspendus sans solde de cinq jours à un an.

Mais voilà, un an après cette rafle chez les cyberflâneurs, les 14 policiers pincés n'ont toujours pas été sanctionnés. À vrai dire, ils n'ont même pas encore été entendus par leur comité de discipline. Leur syndicat s'oppose à la décision de la Ville de faire juger ses membres par trois civils. Ils réclament plutôt que la tâche revienne à des policiers-cadres.

Pendant ce temps, la facture grimpe.

En 2008, 195 000 $ a été dépensé «pour constituer la preuve la plus solide possible», indique un document de la Ville. Le dossier étant loin d'être clos, la Ville prévoit une somme de 200 000 $ en 2009 pour le mener à terme. À ces sommes, il faut ajouter les 575 000 $ qu'avait coûté l'enquête du cabinet d'avocats Gowling Lafleur Henderson spécialisé dans le cyberflânage.

Même si la facture grimpe rapidement, la Ville semble résolue à mener le dossier à terme «en raison de l'importance des fautes commises par les policiers et aussi par équité envers les employés qui ont déjà été sanctionnés pour des fautes semblables».

Outre la police, ExpoCité avait été passablement éclaboussée par cette histoire, sept de ses employés ayant été pincés, dont quatre cadres. Rappelons que l'enquête n'avait pas visé l'ensemble des 3000 employés ayant accès à un ordinateur, mais plutôt spécifiquement les 29 cyberflâneurs dont la navigation Internet semblait suspecte.