Le prix des nouvelles extensions sur internet faisait l'objet d'importants débats mardi à la réunion de l'Icann, instance chargée de gérer au niveau mondial les adresses internet, qui se tient jusqu'à vendredi au Caire, a-t-on appris auprès de participants.

L'Internet corporation for assigned names and numbers (Icann) a décidé en juin d'autoriser la création de nouvelles extensions, alors que leur nombre est actuellement limité à quelque 250 (.net, .com, .fr...).

Les frais de dépôt de candidature, qui viennent d'être rendus publics, s'élèveraient à 185 000 dollars. L'Icann percevrait par ailleurs 75 000 dollars par an ou 5% du chiffre d'affaires réalisé par les détenteurs d'extensions, si ce montant est supérieur.

«Ces tarifs annuels font grincer des dents. Ils sont plus élevés que ce que paient les registres actuellement (...) et sont considérés comme assez prohibitifs pour des petits projets», a déclaré à l'AFP Stéphane Van Gelder, directeur général d'Indom, société spécialisée dans l'enregistrement et la gestion de noms de domaine.

À titre de comparaison, .museum, réservé aux musées, a payé cette année 500 dollars à l'Icann.

Et lors du dernier appel à candidatures en 2003, les frais étaient de 50 000 dollars, a précisé M. Van Gelder, joint du Caire, évoquant des débats «très animés».

«Ce niveau de frais de dossiers est perçu par un certain nombre d'acteurs comme excessif» au regard des frais réellement engagés par l'Icann, a renchéri Loïc Damilaville, directeur-général adjoint de l'Afnic (association chargée de gérer les noms de domaine français).

La version finale du «manuel du candidat», qui fixera notamment ces tarifs, doit être publiée le 1er mai 2009.

L'Icann s'attend à recevoir 500 demandes dans un premier temps (grandes entreprises, villes comme Paris ou Berlin). Les nouvelles extensions pourraient ensuite voir le jour fin 2009-début 2010.

Les débats portent également sur le lancement d'extensions avec accents ou caractères spéciaux (chinois, arabe...). Trente-deux gouvernements se sont dit intéressés, selon M. Van Gelder.