La télé et la radio se battent pour les heures d'écoute; les journaux et les magazines s'arrachent le lectorat. Et depuis qu'Internet est arrivé dans le décor, ils ont peur que ce monstre indompté les dévore tout rond.

Mais voilà qu'une nouvelle étude devrait permettre à tout ce beau monde de se réconcilier : le rapport Le Canada en ligne (www.cipic.ca) nous apprend que le temps consacré à Internet ne cesse d'augmenter - en moyenne 17 heures par semaine en 2007, tout en n'ayant aucun effet ou presque sur le temps consacré aux médias traditionnels.

Pour y arriver sans compromettre le temps dédié à leur famille, à leurs amis ou à leur forme physique, les gens se branchent tout simplement sur plus d'un média à la fois. L'étude démontre que 76 % des internautes parlent au téléphone, écoutent de la musique ou ont la radio ou la télé allumée lorsqu'ils sont en ligne.

Mais est-ce que les artisans des médias doivent se réjouir pour autant? Parce que s'ils ne perdent pas de lecteurs et d'auditeurs à proprement parler, ils perdent certainement de la qualité d'écoute et de lecture. Les gens scannent plusieurs médias à la fois et s'arrêtent sur ce qui les intéresse pour une minute, peut-être deux, avant de remettre leur scanneur interne en fonction.

Un phénomène que Linda Stone, chercheuse pour Microsoft, a popularisé sous le nom de continuous partial attention (attention partielle constante) il y a déjà 10 ans.

Dans un article récent, elle soutient que l'internaute moyen se sent plus vivant s'il est connecté à différentes sources d'information et de divertissement à la fois, qu'il en a fait un besoin. Mais elle le met en garde : notre attention est un outil précieux que l'on a la capacité de morceler si on le désire, mais pas tout le temps. Sinon, bye-bye concentration!

N'avez-vous jamais eu de la difficulté à être complètement absorbé par quelque chose qui, pourtant, vous intéresse?