Au moment où vous lisez ces lignes, trois étudiants de l'Université Abdou Moumouni de Niamey, au Niger, recevront leur diplôme en informatique de l'Université Laval. Jeudi, ce sera au tour de leurs collègues de Cotonou au Bénin puis de Nouakchott en Mauritanie et de Bujumbura au Burundi.

Au total, 49 étudiants africains francophones deviendront des professionnels de l'informatique grâce à l'Université Laval, mais sans jamais avoir mis les pieds sur le campus de Québec.

Ils font partie de la première cohorte du Programme informatique de l'Université Laval en Afrique francophone (PILAF), une formation donnée grâce à une plateforme de téléenseignement sur Internet.

Les cours donnés par les professeurs de l'Université Laval sont webdiffusés; les étudiants africains consultent les présentations PowerPoint, posent des questions aux enseignants et bénéficient de l'aide de tuteurs dans leur pays.

Une deuxième cohorte de 125 étudiants africains obtiendront leur diplôme de baccalauréat en 2009. Sans tambour ni trompette, le programme informatique lavallois à l'international est en train de devenir plus gros que le programme local!

«On réussit à faire entrer entre 130 et 140 étudiants au bac en informatique à Laval chaque année et avec l'université virtuelle africaine, on s'enligne vers 150 étudiants par année», explique Guy Mineau, directeur du département d'informatique et de génie logiciel.

Alors que le monde de l'informatique et des nouvelles technologies a subi de durs revers en Amérique du Nord au début des années 2000, décourageant bon nombre d'étudiants, le marché africain est en pleine expansion. «Ce sont des pays en forte croissance démographique et dont les économies se développent», fait remarquer Guy Mineau.

Outre le baccalauréat, les étudiants africains peuvent aussi suivre à distance un certificat et, bientôt, une maîtrise en informatique.

Histoire de fidéliser ses nouveaux diplômés, l'Université Laval a fait une offre de bourse combinée à du travail de recherche aux meilleurs étudiants. Deux étudiants de Mauritanie ont accepté de venir faire leur maîtrise à Québec en septembre prochain et un troisième pourrait les rejoindre.