Deux grands patrons de presse, le magnat Rupert Murdoch et le PDG du groupe Thomson-Reuters, Thomas Glocer, ont jugé souhaitable un accord du géant des logiciels Microsoft avec le groupe internet Yahoo!, après l'échec de son rachat fin avril.

«Je pense qu'ils ont besoin l'un de l'autre. (Un accord) serait très raisonnable. D'une façon ou d'une autre, je serais étonné s'il n'y avait pas un moyen d'y parvenir», a dit M. Glocer mercredi lors de la conférence «All Things Digital» organisée par le Wall Street Journal à Carlsbad (Californie, ouest)

Rupert Murdoch, PDG de News Corp., a lui déclaré qu'il «ne comprenait pas» comment les négociations de rachat avaient pu échouer et critiqué tant Yahoo! d'avoir refusé, que Microsoft de s'être retiré.

«Je ne comprends pas toute cette affaire. Jerry Yang (PDG et fondateur de Yahoo!) est très émotif à propos de son entreprise. Microsoft lui a proposé un prix que la grande majorité de ses actionnaires voulait accepter tout de suite, il les a fait taire. Et Microsoft, qui n'est pas habitué aux grosses acquisitions, s'est retiré. Ils auraient dû juste rester là, cela leur serait tombé dessus tout seul», a-t-il déclaré.

«Je pense qu'ils vont essayer de trouver un autre moyen, peut-être racheter le moteur de recherche (de Yahoo!). Mais je ne serais pas étonné qu'il y ait un accord prêt entre Yahoo! et Google, qui augmenterait les bénéfices de Yahoo! mais risque de poser des problèmes de concurrence», a-t-il poursuivi.

«Pendant ce temps-là, Google continue de grandir. Et cela serait très triste» si Microsoft s'en allait et que Yahoo! restait lui englué dans des problèmes juridiques, a-t-il dit.

Il a aussi déclaré qu'à la place de Microsoft, il aurait relevé un peu son prix pour emporter l'affaire, comme il avait surenchéri pour racheter MySpace en 2005.

Microsoft avait proposé le 1er février quelque 44 milliards de dollars pour racheter Yahoo!, numéro deux mondial de la publicité en ligne, et relevé cette offre à 47 milliards environ fin avril. Mais Yahoo! a refusé, jugeant le prix trop bas, et Microsoft a retiré son offre.

Les patrons des deux groupes ont tous deux indiqué ces derniers jours qu'ils discutaient de partenariats, mais qu'un rachat complet par Microsoft n'était plus à l'ordre du jour.