Le pourriel, aussi connu dans son appellation anglaise Spam, fait partie des pires calamités de l'internet, avec une croissance exponentielle qui engorge la bande passante des entreprises. On pourrait comparer le pourriel aux infections difficiles à contrôler comme le SRAS ou la bactérie C. difficile.

Il n'y a pas si longtemps, une entreprise devait gérer 30 % de pourriels pour l'ensemble des messages reçus. Les entreprises s'inquiétaient. Il y a trois ou quatre ans, le pourcentage de pourriel roulait entre 50 et 60.

Au journal Le Soleil, par exemple, il fallait se débarrasser de 30 000 pourriels par jour, mais depuis l'automne, c'est presque trois fois plus, mais cela n'atteint pas les pourcentages étonnants des dernières semaines. Selon la compagnie montréalaise ZeroSpam, spécialisée dans le nettoyage du pourriel, la «maladie» atteint un taux d'infestation variant entre 90 et 95 % des messages électroniques en circulation.

«Le plus détestable avec le pourriel, explique David Poellhuber, exterminateur en chef et président de ZeroSpam, c'est qu'il occupe la bande passante de l'entreprise. Les solutions de première génération, c'est-à-dire les logiciels sur les postes de travail ou dans le serveur de courrier électronique à l'intérieur du réseau, sont de moins en moins intéressantes parce que l'occupation de la bande passante demeure critique. Il reste l'option de faire affaires avec une entreprise externe comme la nôtre pour gérer le pourriel en dehors du réseau de l'entreprise.»

Plusieurs entreprises du genre existent aux États-Unis en plus des sept ou huit joueurs majeurs au Canada. La compagnie ZeroSpam (www.zerospam.ca), lancée en 2003, a fait office de pionnier au pays et a reçu l'Octas dans la catégorie Solution d'affaires en 2005.

Le service offert uniquement aux entreprises, peu importe leur taille, permet en toute sécurité de nettoyer le courriel des messages non désirés tout en gardant la bande passante du lien internet pour les activités régulières. «Nous sommes le filtre Brita du courrier électronique, poursuit M. Poellhuber. La compagnie n'a pas à embaucher une personne qui verra à programmer et à ajuster le filtre du pourriel, ni à maintenir des ordinateurs en fonction pour gérer le ménage à faire, puisque tout se fait en dehors du réseau. Notre travail consiste à faire le ménage en conservant les messages légitimes et tout le travail se fait avec des mesures de sécurité et de confidentialité stricte.»

De plus, depuis l'adoption du Patriot Act aux États-Unis, une entreprise canadienne faisant affaire avec des fournisseurs de services basés au sud de la frontière canadienne, comme MessageLabs ou Postini, est soumis aux enquêtes des autorités états-uniennes sur le transfert des données. «Puisque tous nos serveurs sont en territoire canadien, l'entreprise canadienne ne verra jamais l'historique de ses communications, surtout si elles sont confidentielles, entre les mains des services de renseignement des États-Unis. La confidentialité du courrier est assurée. C'est pourquoi de nombreuses sociétés publiques font affaire avec nous parce qu'il n'y a pas de divulgation de l'historique des communications.»

Au Québec, il existe toujours des entreprises produisant des logiciels antipourriel, mais ils doivent être installés dans les appareils du réseau. M. Poellhuber mentionne les cas de clients qui ont été avisés par leur fournisseur d'accès à internet que leur lien serait coupé à cause du trop grand volume de message à traiter. «Nous sommes une petite équipe d'experts, ajoute-t-il, qui offrent une solution éprouvée et constamment mise à jour. Notre service est complémentaire à celui des fournisseurs d'accès.»

À titre d'exemple, les prix varient selon le nombre de boîtes de courriel à gérer dans le nom de domaine de l'entreprise. Pour une vingtaine de boîtes de courriel, les frais sont de 55 $ par mois; pour une centaine d'adresses, le coût serait dans les 200 $ par mois. La compagnie offre même une période d'essai gratuit de 30 jours aux entreprises qui voudraient évaluer une solution en mode d'impartition.