La police japonaise a demandé aux fournisseurs d'accès internet de retirer toute information permettant de concocter un gaz mortel, utilisé récemment par plusieurs dizaines de personne pour mettre fin à leurs jours.

Au moins 48 cas de suicides par inhalation de ce gaz, le sulfure d'hydrogène, ont été signalés au Japon en un mois, selon les services de secours. Une série expliquée par la simplicité de fabrication du produit, un simple mélange de détergent et de sels de bains.

«Produire du sulfure d'hydrogène n'est pas illégal à l'heure actuelle, mais le risque est important que des tierces personnes respirent le gaz et meurent», a prévenu l'Agence nationale de la police, dans une requête officielle envoyée aux entreprises de télécommunications et fournisseurs d'accès Internet.

Le ministre des Affaires intérieures Hiroya Masuda, en charge des questions de communication, a toutefois dit à la presse que le gouvernement n'interviendrait pas contre les sites contrevenant à cette demande, au nom de «la liberté d'expression».

Le sort des voisins des suicidés, victimes potentielles des émanations de gaz, inquiète particulièrement la police japonaise.

Dans l'un des derniers cas en date, les voisins d'une femme qui venait de se suicider dans sa salle de bain ont été évacués par la police à cause des émanations de gaz.

L'alerte avait été donnée par un pharmacien, intrigué par le comportement de cette femme qui venait de lui acheter des sels de bain.

La désespérée avait écrit «Danger» en lettres rouges sur la porte de sa salle de bain.

Le Japon détient l'un des taux de suicide les plus élevés au monde avec plus de 30 000 morts chaque année.

Des cas de suicides collectifs ont défrayé la chronique ces dernières années. À plusieurs reprises, des personnes ayant fait connaissance sur Internet se sont suicidées ensemble en s'enfermant dans un véhicule avec un poêle à charbon à l'intérieur.