Entre 2004 et 2006, les ventes de disques compacts ont chuté de près d'un million d'unités au Québec, selon des données de Nielsen Soundscan compilées par l'Observatoire de la culture et des communications du Québec.

Déjà, en 2006, 885 millions de pièces musicales étaient en ligne illégalement sur des sites internet. Cette année-là, dans l'intention de contrer le piratage, des maisons de disques ont intenté des poursuites contre 10 000 individus dans 18 pays.

Au Québec, l'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ) a principalement opté pour la sensibilisation. Son message? «Quand on aime la musique pour vrai - la copie, non merci!»

Musique légale sur le web

Selon l'ADISQ, les ventes de musique en format numérique représentaient seulement 1,7% du marché total au Québec en septembre 2007, soit 10 fois moins qu'aux États-Unis un an plus tôt.

Les initiatives québécoises de vente de pièces à l'unité ou d'albums sur le Web sont toutefois en hausse. Ses pionniers sont les magasins en ligne www.palmares.ca et www.ziq.ca. Plusieurs maisons de disques membres de l'ADISQ ont également leur propre boutique virtuelle. On trouve la liste de ces maisons sur le site www.adisq.qc.ca en cliquant sur le lien «répertoire» de la page d'accueil. Des artistes de la relève ont aussi un point de vente à l'adresse www.sopref.org, site de la Société pour la promotion de la relève musicale de l'espace francophone.

Pas de pitié pour le piratage

Une animatrice de karaoké qui tentait d'obtenir 2500$ en dédommagement pour la perte de 20 000 chansons enregistrées sur ordinateur a appris à la dure qu'un bien acquis illégalement n'a aucune valeur aux yeux d'un tribunal.

Ainsi en a décidé le juge Pierre Labbé, de la Cour du Québec, dans une décision rendue le 3 avril dernier. «Considérant que les fichiers étaient piratés, le tribunal ne peut cautionner ce geste en accordant des dommages», a-t-il écrit.

À l'audience, un technicien d'Infoteck Centre de l'ordinateur a avoué que la disparition totale de tout ce matériel était survenue à la suite de son intervention, en mars 2007. L'animatrice avait demandé de supprimer un fichier de chanson de Marie-Chantal Toupin qui, selon elle, était à l'origine des problèmes de son ordinateur. En tentant de réaliser cette opération, le personnel d'Infoteck a découvert que des pièces du boîtier du disque dur étaient endommagées; après une intervention pour les réparer, le disque dur lui-même est devenu illisible. Infoteck n'a pas présenté de facture à la cliente. Malgré la preuve de sa responsabilité, le juge a limité la punition du commerçant à la valeur d'un nouveau disque dur et au paiement des frais judiciaires de 96$.

La plaignante souhaitait obtenir 1500$ pour l'achat de nouvelles chansons et 1000$ pour compenser des contrats perdus. Elle devra plutôt se contenter de 74$, taxes incluses.