L'employé cadre latuquois congédié pour utilisation abusive d'Internet au travail n'a pas mis de temps à remettre en question la légitimité de sa mise à pied, officialisée mardi soir à l'issu d'un vote très serré du conseil d'agglomération.

L'employé cadre latuquois congédié pour utilisation abusive d'Internet au travail n'a pas mis de temps à remettre en question la légitimité de sa mise à pied, officialisée mardi soir à l'issu d'un vote très serré du conseil d'agglomération.

«Ça a toujours été clair que l'on contesterait et ça va se faire dans les jours qui viennent«, a confié au Nouvelliste le représentant de l'ancien salarié de la Ville, Me René Duval.

Dans les faits, en vertu de l'article 72 de la Loi sur les cités et les villes, l'employé congédié a 30 jours pour déposer une plainte par écrit à la Commission des relations de travail.

Mais cette réflexion est déjà terminée. «Lors de nos discussions avec la Ville de La Tuque, il était clair que toute mesure disciplinaire serait contestée. Malheureusement, ce sont les contribuables de La Tuque qui devront en payer le prix», indique l'avocat du Latuquois, dont l'identité ne peut toujours pas être dévoilée, puisque son congédiement a été effectué sous son numéro d'employé (286).

Pour le moment, le principal concerné dit vivre de difficiles moments. «Ce n'est jamais une bonne nouvelle. Il a été très bouleversé, raconte Me Duval. Mon client a le support des siens, mais il est très atteint.»

Rapport d'enquête

Si les médias n'ont pu obtenir le rapport d'enquête, produit par une firme indépendante et déposé à la mi-février, le même traitement a été réservé à l'employé congédié. Hier, son avocat déplorait ne pas pouvoir mettre la main sur le précieux document. «Ç'aurait dû nous être remis», estime-t-il.

Ces informations auraient le mérite d'éclairer la situation, notamment sur les fautes commises par l'employé. «C'est difficile de se défendre, quand on ne sait pas de quoi on est accusé», lance René Duval.

Selon les informations obtenues, l'employé-cadre aurait consommé de la pornographie et visité des sites de rencontres sur les heures de travail, ce qu'a démenti en partie l'avocat hier. «On nie catégoriquement la consultation de sites pornographiques», clame-t-il.

Appui supplémentaire

L'employé pourrait par ailleurs obtenir un appui supplémentaire. L'Association des employés cadres de la Ville de La Tuque a fait savoir, hier, qu'elle était prête à lui venir en aide, si toutefois il en faisait la demande.

«On attend une demande de sa part, mais on est là pour appuyer nos membres», explique le président par intérim de l'organisation, Bernard Gagnon, tout en jugeant «extrême» cette mesure disciplinaire.

Déjà 35 000 $ dépensés

Selon ce qu'il a été possible d'apprendre, 35 000 $ ont déjà été injectés dans ce dossier, pour la tenue de l'enquête et les différents conseils légaux. Les étapes qui viennent s'estiment aussi en dépenses de plusieurs milliers de dollars.

Le maire de La Tuque, Réjean Gaudreault, qui s'est objecté au congédiement mardi soir, se doutait bien de la tournure des événements. «Je m'en attendais et je l'ai dit en séance publique, rappelle-t-il. Mais on ne peut pas faire autrement, c'est la démocratie, même si je ne change pas de point de vue.»

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