Pour voyager à peu de frais, il existe bien d'autres solutions que le camping. Internet a révolutionné le marché du tourisme et les consommateurs disposent maintenant d'une panoplie d'outils pour trouver les meilleures offres.

Pour voyager à peu de frais, il existe bien d'autres solutions que le camping. Internet a révolutionné le marché du tourisme et les consommateurs disposent maintenant d'une panoplie d'outils pour trouver les meilleures offres.

Prenez une once de flexibilité, mélangez avec une cuillerée de goût pour l'aventure et trois gouttes de débrouillardise: voilà la recette de la potion magique qui vous transportera (presque) partout dans le monde, pour pas grand-chose. Témoignages, conseils et sites de référence.

Avez-vous effectué au moins un voyage par avion ou par train au cours des 12 derniers mois? Vous êtes-vous servi de l'internet au cours du dernier mois? Si vous avez répondu oui à ces deux questions, vous êtes - le saviez-vous? - un «e-touriste». Selon la firme de recherche PhoCus Wright, 27% des adultes canadiens correspondent à ce profil.

L'industrie touristique s'intéresse de près aux e-touristes. Et pour cause: en 2006, ils ont dépensé plus de 24 milliards de dollars en voyages d'agrément et en tourisme d'affaires «autogéré» (décidé sans égard à une politique d'entreprise).

Les e-touristes ne font pas tous leurs achats de voyages en ligne. L'important, c'est qu'ils en ont le potentiel. Déjà, environ les deux tiers d'entre eux se servent de l'internet à l'étape de la planification et du magasinage de leurs déplacements.

Prenez Lucie Corbeil Labonté. Cette analyste en informatique a fait une quinzaine de voyages au cours de la dernière décennie, en couple ou en famille. Il faut dire qu'elle s'expose à toutes les tentations, puisqu'elle reçoit constamment des courriels l'informant des aubaines à saisir!

Chaque semaine, des fournisseurs (voyagistes, hôtels ou transporteurs) organisent des promotions de courte durée pour écouler leurs stocks. Des entreprises spécialisées comme Travelzoo colligent ces offres, sélectionnent les meilleures et les envoient à leur liste d'abonnés. Un exemple récent? Au départ de Montréal, un circuit guidé de cinq nuits à Pékin pour 1429$ par personne, taxes comprises, en occupation double, du 2 au 8 avril, avec Tour East Holidays.

«Dès que je vois un solde, je saute dessus, car les billets s'envolent vite», indique Mme Corbeil Labonté. Pas étonnant: tous les mercredis, près de 600 000 Canadiens reçoivent la lettre de Travelzoo, l'une des meilleures en son genre.

Avant de réserver, la jeune femme de 34 ans prend souvent le temps de consulter Venere, TripAdvisor ou VoyageForum, des sites où les voyageurs indiquent leur appréciation des fournisseurs de prestations touristiques. «Ces commentaires me permettent souvent d'évaluer le véritable rapport qualité-prix des offres que je reçois», dit-elle.

Le e-touriste typique magasine auprès des agences de voyages en ligne, mais finit par réserver directement sur le site des fournisseurs, précise Claude Péloquin, analyste au Réseau de veille de la Chaire de tourisme Transat de l'ESG UQAM. Les fournisseurs usent souvent d'une double stratégie pour cueillir le consommateur à la fin: une garantie du meilleur prix et l'accès à un programme de récompenses.

D'ailleurs, certains fournisseurs ont adopté un modèle d'affaires qui exclut carrément les agences, ajoute M. Péloquin. C'est le cas de bien des transporteurs à bas prix. En Europe, par exemple, Ryanair propose des vols à prix imbattables, mais qui ne tolèrent aucun intermédiaire.

Il existe aussi un modèle d'affaires dit «opaque». Pour liquider leurs stocks, des transporteurs et des hôteliers réputés examinent, sur des sites comme Priceline ou Hotwire, les offres de consommateurs qui s'engagent à payer une somme précise en fonction de certains critères (p. ex. hôtel de quatre étoiles, situé au centre-ville, à telle date). L'identité du fournisseur n'est dévoilée qu'à ceux dont l'offre est acceptée.

Alain Lanthier, 44 ans, est un ancien militaire converti en investisseur immobilier. Pour lui aussi, le voyage est maintenant indissociable de l'internet. Depuis 2006, il est membre de CouchSurfing, un cyberréseau d'hospitalité internationale.

«Le but n'est pas d'économiser, mais de profiter d'un contact privilégié avec les gens de l'endroit. Souvent, ils sont d'excellents guides quand on veut sortir des sentiers battus», souligne le jeune retraité de l'armée, qui héberge lui-même plus souvent qu'à son tour.

Comme Lucie Corbeil Labonté, M. Lanthier aime aussi consulter les forums de voyageurs. Pour Claude Péloquin, du Réseau de veille en tourisme, ces sites - une «version évoluée du bouche à oreille» - sont effectivement des «incontournables, d'ailleurs très bien indexés sur Google».

Inspiré par les blogues de voyageurs, Alain Lanthier projette d'entreprendre un tour du monde. Sa méthode? Rayonner à partir de différentes villes où il s'installerait chaque fois pour un mois ou deux, en revenant à Montréal de temps à autre.

Pour l'heure, M. Lanthier voyage en famille, héberge des visiteurs de l'étranger et s'informe sur le Web. En bon «e-touriste», il achète depuis longtemps ses billets d'avion en ligne. Il a déjà bourlingué dans près de 20 pays.