Des images et des témoignages qui font état de la violence qui a secoué vendredi Lhassa, la capitale tibétaine, sont consultables pratiquement en temps réel sur Internet, permettant ainsi à des informations indépendantes d'échapper au contrôle des autorités chinoises.

Des images et des témoignages qui font état de la violence qui a secoué vendredi Lhassa, la capitale tibétaine, sont consultables pratiquement en temps réel sur Internet, permettant ainsi à des informations indépendantes d'échapper au contrôle des autorités chinoises.

Des photos et des vidéos prises à l'aide de téléphones portables et montrant ce qui a été décrit comme des confrontations entre la police et des manifestants tibétains hostiles à la présence chinoise ont envahi les sites Internet, petits ou grands, qu'il s'agisse de ceux de médias internationaux, des groupes tibétains de défense des droits de l'homme ou de simples blogues de touristes.

Plusieurs personnes ont été tuées et beaucoup d'autres blessées à Lhassa, a indiqué à l'AFP un responsable des urgences de la capitale tibétaine.

Radio Free Asia (RFA), citant des témoins, a fait état d'au moins deux morts tués par des tirs de la police.

Le site Internet de la BBC a diffusé environ six photos envoyées par des internautes montrant les affrontements et a appelé tous les témoins potentiels à transmettre leurs photos et leurs vidéos.

Les sites tibétains de défense des droits de l'homme ont également mis en ligne une multitude de preuves des heurts ainsi que des témoignages.

Au moins 900 personnes manifestaient à Lhassa et plus de 1.000 membres des forces de sécurité ont été envoyés sur place pour réprimer les troubles, selon l'organisation, Free Tibet Campaign, dont le siège est à Londres, et qui citait des Tibétains présents dans la ville.

Par ailleurs, «des milliers de moines tibétains et des laïcs ont convergé et organisé des manifestations dans les rues du comté de Sangchu» dans la province du Gansu, voisine du Tibet, a rapporté le site Internet du centre tibétain des droits de l'homme et de la démocratie (www.tchrd.org/press) qui a également diffusé des photos prises via des téléphones portables.

Selon ce site, plus de 500 moines du monastère Labrang, dans la province du Gansu, ont manifesté en appelant à l'indépendance du Tibet. Face à eux, la police a tiré en l'air à balles réelles et frappé les manifestants, selon la même source.

Le blogue de deux Belges présents à Lhassa (steve.ulrike.stivi.be) relate lui la situation des quatre derniers jours avec force photos et vidéos.

En effet, depuis lundi, des moines bouddhistes manifestaient au Tibet et dans les provinces voisines, où vivent des minorités tibétaines, à l'occasion du 49e anniversaire du soulèvement de Lhassa qui avait abouti à l'exil en Inde du dalaï-lama, chef du bouddhisme tibétain.

La situation a dégénéré vendredi dans la capitale, où plusieurs magasins ont été incendiés, près du célèbre monastère du Jokhang, un site très touristique.

Le blogue décrit une «manifestation pacifique», en début de semaine, dans le square Bakhor de la capitale.

«Soudain, ça a été la panique. Six ou sept moines ont été arrêtés et emmenés, alors qu'un grand nombre de policiers arrivaient», écrivent les deux Belges.

Les journalistes non chinois ne sont pas autorisés à voyager au Tibet sans une autorisation, ce qui isole médiatiquement cette région himalayenne reculée.

En près de 50 ans de domination chinoise, les médias ont fait périodiquement état de violentes répressions de manifestations mais ces informations étaient le plus souvent fondées sur des sources de seconde main et diffusées après les événements.