Accrochages virils, ou regards gourmands jetés sur un stylo vite empoché: les écarts de Nicolas Sarkozy font un tabac sur Internet. Depuis la campagne présidentielle, le chef de l'Etat français a été plusieurs fois piégé par des caméras ou téléphones portables indiscrets, un phénomène auquel le personnel politique ne peut plus guère échapper.

Accrochages virils, ou regards gourmands jetés sur un stylo vite empoché: les écarts de Nicolas Sarkozy font un tabac sur Internet. Depuis la campagne présidentielle, le chef de l'Etat français a été plusieurs fois piégé par des caméras ou téléphones portables indiscrets, un phénomène auquel le personnel politique ne peut plus guère échapper.

«Les portables, les webcams sont partout et il faudra en tenir compte à l'avenir», constatait lundi le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale Jean-François Copé. Nicolas Sarkozy en a fait les frais samedi lors du salon de l'agriculture.

Le chef de l'État a lancé un «casse-toi alors, pauvre con», à un visiteur peu amène qui l'avait gratifié d'un «touche-moi pas, tu me salis». En plein milieu d'un bain de foule, l'altercation aurait dû passer inaperçue. Seulement voilà: une caméra a saisi la scène, qui s'est retrouvée sur le site internet du quotidien Le Parisien. En quelques heures, la vidéo était vue par plusieurs centaines de milliers de personnes, puis reprise par les médias. La polémique était née.

Alors que l'opposition s'emparait du sujet, la majorité s'inquiétait d'un phénomène devenu fréquent depuis quelques mois.

«Est-ce que les nouveaux moyens de communication (...) dévoilent en réalité une face de l'action politique, de la lutte politique, du combat politique, qu'on ne voyait pas avant?», s'interrogeait lundi la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse.

Pour Jean-François Copé, «cette histoire a pris une ampleur anormale». «Je ne suis pas sûr que ce type de réaction ne soit pas arrivé à d'autres personnalités politiques, y compris peut-être (...) à d'autres présidents de la République». Mais «il y a un point sur lequel les choses ont changé: les portables, les webcams sont partout».

«C'est un dialogue privé, c'est un dialogue volé», a accusé quant à lui Jean-Pierre Raffarin, stigmatisant «une société médiatique qui donne aux images volées aujourd'hui une importance forte». «Laissons ça à ce que ça doit être, c'est-à-dire une conversation privée», a également souhaité le porte-parole de l'UMP Yves Jego.

Ce n'est pas la première fois qu'une vidéo de Nicolas Sarkozy trône au hit-parade des téléchargements sur Internet. Une des plus visionnées a été celle de son altercation au Guilvinec le 23 novembre dernier avec un pêcheur qui l'avait insulté: «C'est toi qui a dit ça? Ben descend un peu le dire! (...) Viens, viens!», s'énervait alors le chef de l'Etat sur des images saisies par une caméra de télé et par un téléphone portable.

Plus récemment, une vidéo diffusée sur Canal+ puis reprise en boucle sur le Web montrait Nicolas Sarkozy convoitant - et empochant - un stylo lors d'une cérémonie de signature d'accords en Roumanie.

Que le chef de l'Etat traite son porte-parole David Martinon d'«imbécile» en marge d'une interview télévisée et, là aussi, la scène échoue sur la Toile. Plus grave: les images montrant un président soi-disant ivre lors d'une conférence de presse au G8 d'Heiligendamm (Allemagne), qui continuent de circuler sur Internet malgré les démentis.

Si le phénomène est récent, le chef de l'Etat n'a été ni le premier ni le seul à en être victime. Récemment, la secrétaire d'Etat Rama Yade suscitait la polémique, après la diffusion sur le site du Parisien d'images d'une réunion publique où elle accusait la gauche de s'en prendre à elle «parce que je suis noire».

En février dernier, c'est Alain Duhamel qui en faisait les frais. Le journaliste a été suspendu des antennes de France-2 et de RTL pour avoir affiché en novembre 2006 son soutien au candidat UDF François Bayrou, lors d'une rencontre avec des étudiants de Sciences Po. Les propos auraient dû rester largement confidentiels, mais ils se sont retrouvés sur Internet.

En novembre 2006, Ségolène Royal a quant à elle été visée par une vidéo pirate enregistrée par un anonyme lors d'une réunion à Angers plusieurs mois plus tôt, dans laquelle elle proposait que les enseignants restent 35 heures au collège. Les images ont provoqué un tollé des enseignants... et coûté pas mal de voix à la candidate socialiste à la présidentielle.