L'idée est née il y a moins d'un mois sur le site Internet de réseau social Facebook: des manifestations dans toute la Colombie pour dénoncer les agissements des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

L'idée est née il y a moins d'un mois sur le site Internet de réseau social Facebook: des manifestations dans toute la Colombie pour dénoncer les agissements des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

Près de 100 000 personnes dans 165 villes du monde ont confirmé sur Facebook leur participation à la manifestation de lundi sous la bannière «Assez d'enlèvements! Assez de mensonges! Assez de morts! Non aux FARC!»

«Nous espérons que le pays tout entier va sortir pour nous rejoindre», a déclaré Cristina Lucena, une étudiante de Bogota en science politique de 24 ans et l'une des six principaux organisateurs de la manifestation.

Mais l'initiative a mis au jour de profondes divisions entre les Colombiens sur la manière de mettre fin à un conflit qui dure depuis plusieurs décennies entre le gouvernement de Bogota et la guérilla marxiste.

De nombreuses familles d'otages -qui pour certains sont retenus prisonniers depuis plus de 10 ans- craignent qu'une telle provocation envers les FARC ne mette leurs proches en danger.

Les FARC ont libéré deux otages, Clara Rojas, l'ex-directrice de campagne de l'otage franco-colombienne Ingrid Bétancourt, et Consuelo Gonzalez de Perdomo, mais les nouvelles des autres otages apportées par les deux femmes sous forme de lettres et de photos ne sont pas rassurantes. Elles font état de l'affaiblissement des séquestrés sous l'effet conjugué des maladies et des privations, dans des camps entourés de fils barbelés au cour de la jungle.

Les FARC voient dans la manifestation une tentative visant à soutenir leur ennemi, le président colombien Alvaro Uribe.

«Si la souffrance de ceux qui sont en captivité est prolongée de manière injustifiée (...), c'est à cause de l'intransigeance inhumaine et de la fierté mal placée du président Uribe», ont déclaré les dirigeants des FARC dans un communiqué publié vendredi.

Depuis des semaines, les invitations à la manifestation abondent sur la Toile, principalement sur le site Facebook, très prisé des jeunes, dans un pays où seul un habitant sur quatre a les moyens de se connecter à Internet régulièrement.

Les médias colombiens ont été d'un grand renfort aux organisateurs en soutenant immédiatement l'initiative. Des vendeurs de rue ont fabriqué des tee-shirts frappés de la devise de la manifestation et en ont fait la promotion dans les rues de Bogota.

Des défilés sont également prévus de Londres à New York en passant par Paris et Tokyo.