Le site internet www.aideenligne.ca réunit le premier réseau de cyberpsychologues grand public au Canada.

Le site internet www.aideenligne.ca réunit le premier réseau de cyberpsychologues grand public au Canada.

Sept de ses membres sont des spécialistes du travail de grande expérience. Aperçu d'une innovation née à Montréal.

En novembre 2007, lors du colloque annuel de la Société québécoise de psychologie du travail et des organisations (SQPTO), François Lefort distribuait à ses collègues une volumineuse pochette de presse annonçant le lancement de services de consultation psychologique à distance.

«Notre plateforme technologique permet la tenue, à partir d'ordinateurs personnels, de vidéoconférences totalement sécurisées. Le son et l'image sont transmis en temps réel aux deux interlocuteurs», résumait-il en invitant ses pairs à en faire l'expérience.

Son dossier présentait la liste des professionnels pionniers du réseau de cyberpsychologie grand public sur lequel travaille M. Lefort depuis 2006.

Certains d'entre eux, comme François Leduc, ancien président de la SQPTO, font partie des experts réputés cités dans cette chronique.

Tous, comme en témoignent les curriculum vitae diffusés dans la section «liste des professionnels» du site www.aideenligne.ca, possèdent de longues années d'expérience auprès des individus et des entreprises.

Aucun n'a le profil du trippeux de techno.

Et c'est précisément pour répondre aux besoins de ce genre d'alliés que François Lefort a exigé de ses partenaires en développement technologique, les firmes GX Communication Design et Natrix.informatique, de créer un outil de vidéoconférence «pour les nuls» mais impossible à pénétrer pour le plus aguerri des intrus informatiques (hacker).

Entrevue en ligne

Pour vérifier ces prétentions, l'entrevue avec le fondateur d'Aide en ligne s'est déroulée via cette plateforme, le 31 janvier 2007, à partir d'un ordinateur personnel résidentiel.

La veille, Jean-Alexandre Léger, gestionnaire TI d'Aide en ligne, m'avait donné le chemin d'un site qui permet d'évaluer la capacité de la bande passante de mon lien internet.

Quelques instants plus tard, ce pro de la techno et moi engagions la conversation.

Pour démarrer cette première vidéoconférence, il avait suffi d'entrer un nom d'usager, un mot de passe et un code de rendez-vous. Rien d'autre.

«Le psychologue et son client n'ont aucun logiciel ou programme à installer. Pour tenir une vidéoconférence, il suffit de posséder un ordinateur, un lien internet haute vitesse et une webcam», résume M. Léger.

Quand François Lefort est apparu à mon écran, le lendemain, il était virtuellement présent en voix et en image, en temps réel, sur une surface de deux pouces carrés.

«L'image a actuellement cette taille pour permettre l'accès au service à des clients qui n'ont pas accès à des réseaux publics à large bande. Éventuellement, nous pourrons offrir l'image plein écran aux usagers qui ont cette possibilité», note-t-il.

Dans le développement de la plateforme, la priorité absolue a été accordée à la sécurité du site et à la confidentialité des échanges.

«Nous avons soumis le site à l'audit de sécurité de la firme KPMG. Ses experts l'ont évalué aussi performante à ce chapitre que les systèmes de transaction financière des institutions financières», dit-il.

Les psychologues partagés

La cyberpsychologie, comme la télépsychiatrie, font l'objet de recherches et d'expérimentation depuis plusieurs années en milieu hospitalier et universitaire.

Cette approche s'est révélée très efficace pour le traitement de certains syndromes, notamment les troubles paniques avec agoraphobie et les phobies simples, comme la peur de l'avion.

Selon le professeur Stéphane Bouchard, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en cyberpsychologie clinique, la cyberpsychologie au moyen de vidéoconférences permet de développer, chez les personnes atteintes de troubles anxieux, une bonne relation thérapeutique et une efficacité comptable avec ceux observés en thérapie traditionnelle face à face.

L'Ordre des psychologues du Québec (OPQ) suit de près et avec grand intérêt ces expériences mais il n'a pas encore donné le feu vert à l'utilisation de cet outil comme seul outil de traitement en psychologie clinique.

«Les psychologues cliniciens d'Aide en ligne doivent, à moins de circonstances exceptionnelles comme l'éloignement, tenir une première rencontre face à face avant toute consultation virtuelle», précise François Lefort.

Diane Côté, directrice des communications de l'OPQ, note par ailleurs que cet organisme fait preuve d'une plus grande ouverture pour des interventions en psychologie du travail via internet, à la condition que leur confidentialité soit assurée.

«Les psychologues organisationnels sont souvent consultés au téléphone pour des conseils en gestion ou le règlement de problèmes ponctuels. La vidéoconférence apporte un avantage de plus à nos interventions à distance», souligne François Lefort.

Boule de neige?

En plus de ses efforts pour élargir le réseau de cyberpsychologues directement associés à Aide en ligne, son fondateur est en discussion avec une firme qui offre des programmes d'aide aux employés (PAE) à plusieurs entreprises québécoises.

Ses dirigeants songent à utiliser cette plateforme pour élargir leur gamme de services.

Les employés qui font appel à son PAE pourraient alors entrer en contact en ligne avec le psychologue de leur choix au sein de cette firme, après avoir consulté sa présentation vidéo sur le web comme les clients grand public d'Aide en ligne.

Dans quelques semaines, le millier de membres de l'Association du personnel d'encadrement du réseau de la santé et des services sociaux (APER-santé, services sociaux) auront accès, par cette technologie, à des contacts virtuels en temps réel avec son directeur exécutif ainsi qu'avec ses conseillers juridiques et en relations de travail.

«D'autres groupes de professionnels, comme les avocats ou les comptables, pourraient également bénéficier de cette plate-forme», croit François Lefort.

Sur le Web :

www.aideenligne.ca