L'industrie indienne de la sous-traitance informatique, dont dépendent bon nombre d'entreprises occidentales, était sérieusement perturbée jeudi par une panne de l'Internet en Asie du Sud due à la rupture de câbles de télécommunications en Méditerranée.

L'industrie indienne de la sous-traitance informatique, dont dépendent bon nombre d'entreprises occidentales, était sérieusement perturbée jeudi par une panne de l'Internet en Asie du Sud due à la rupture de câbles de télécommunications en Méditerranée.

Mercredi, le ministre égyptien des Communications Tarek Kamel avait annoncé qu'un câble sous-marin avait été sectionné en Méditerranée, perturbant les services Internet de ce pays. La panne frappe aussi les Emirats arabes unis, le Koweït, l'Arabie saoudite, le Qatar et Oman, où l'Internet fonctionne au ralenti.

Du coup, depuis jeudi en Inde, «les sociétés des technologies de l'information, de logiciels et les centres d'appels qui fournissent des services informatiques à la côté Est des États-Unis et à la Grande-Bretagne sont les plus touchés», a déclaré Rajesh Chharia, président de l'association des fournisseurs d'accès à Internet.

Les liaisons à haut débit entre le Moyen-Orient, l'Europe et l'Inde pourraient être perturbées voire interrompues pendant 15 jours, a-t-il prévenu.

Mais «être connecté au monde, c'est notre ligne de vie», a déploré Raman Roy, PDG du centre d'appels Quatrro, qui se sert depuis jeudi de coûteuses lignes téléphoniques par satellite.

Au moins 20% du secteur informatique en Inde est coupé du monde, selon lui.

Pour communiquer, certaines sociétés informatiques «s'appuient sur une liaison via le Pacifique, mais la vitesse de transmission est beaucoup moins élevée», a expliqué M. Chharia.

La sous-traitance informatique, qui a fait la renommée mondiale de l'Inde, représente 11 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel --sans compter les fabricants de logiciels-- et emploie 700 000 personnes travaillant pour des entreprises clientes étrangères, au cinquième des coûts salariaux pratiqués aux États-Unis ou en Europe.

Les activités informatiques délocalisées en Inde, qui comptent pour 40% du marché mondial de la sous-traitance, vont du centre d'appels pour clients de banques ou de cartes de crédit aux services d'assurances, de comptabilités ou d'analyses boursières.

Ce secteur, dont les grands noms indiens sont Infosys, TCS, Satyam ou Wipro et aussi le français Capgemini, pourrait atteindre 50 milliards de dollars de chiffre d'affaires d'ici à la fin 2012, selon l'association indienne des sociétés de logiciels et de services informatiques (Nasscom).

Mais à cause de cette panne, l'indien Satyam, qui réalise les deux-tiers de ses ventes grâce à des clients américains, a fait état de communications à haut débit de piètre qualité avec les États-Unis.

En conséquence, la société Zenta, qui fournit des analyses en ligne pour des financements dans l'immobilier, a mis sur pied un «plan catastrophe» en utilisant des liaisons trans-Pacifique avec les États-Unis, a dit l'un de ses dirigeants, Devesh Bahl.

De même, le premier centre d'appels indien, Genpact, travaille «avec divers fournisseurs d'accès sur des voies alternatives d'acheminement de données, jusqu'au retour à la normale».

Ailleurs en Asie du Sud, les télécommunications au Bangladesh et au Sri Lanka sont très perturbées.

«Les transmissions de données et de voix vers l'Europe et les États-Unis ne fonctionnent pas. Les services Internet tournent au ralenti», a déploré un responsable de la compagnie publique bangladaise des télécommunications. Même constat au Sri Lanka où le premier fournisseur d'accès à l'Internet souffre d'un effondrement de la vitesse de ses connections à haut débit.

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