La Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI) estime à 10% la décroissance mondiale de l'industrie de la musique en 2007.

La Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI) estime à 10% la décroissance mondiale de l'industrie de la musique en 2007.

Au Marché international du disque et de l'édition musicale (MIDEM), qui se tient actuellement à Cannes, l'IFPI souligne également que 10 milliards de fichiers musicaux illégaux auraient été téléchargés dans le monde en 2007, soit un ratio de 20 illégaux pour un légal, ce qui constitue une (très) légère amélioration de l'offre légale en ligne.

Le lobby des multinationales (EMI, Warner, Universal, Sony-BMG) observe en outre une croissance mondiale de 40% des ventes sous forme de fichiers numérisés et conclut que l'industrie de la musique est la plus avancée des industries culturelles dans l'environnement numérique; en moyenne dans le monde, 15% de son chiffre d'affaires est réalisé via l'internet ou la téléphonie mobile, on serait même rendu à 30% aux États-Unis.

La France, elle, témoigne d'une progression du marché numérique de 16,6% mais sa part de marché s'y établit à 7%, donc nettement en deçà de la moyenne mondiale.

Toujours en France, la vente au détail de CD et de DVD musicaux a chuté de 12,4% en 2007. Au cours des cinq dernières années de déclin, les producteurs de disques en France ont ainsi vu leur chiffre d'affaires fondre de moitié, rien de moins.

En 2007, la baisse a été 17,4% en valeur et de 24% en volume (nombre de singles, albums et vidéos) par rapport à 2006, ce qui représente un chiffre d'affaires de 712,9 millions d'euros contre 862,6 en 2006. Si le téléchargement légal en France est en progression de 26,1% par rapport à 2006, les ventes en magasins représentent toujours près de 98% du chiffre d'affaires.

Ces statistiques ont été rendues publiques hier par le Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP), qui représente les intérêts des majors en France - comme la CRIA au Canada ou la RIAA aux États-Unis.

Le SNEP estime néanmoins que la transition numérique est vraiment engagée au sein de l'industrie française.

Présente au Midem, la ministre française de la Culture et de la Communication a annoncé qu'un projet de loi antipiratage sera déposé au Sénat à la fin mars pour qu'il soit définitivement adopté avant l'été. Dans cette optique, une autorité indépendante sera créée afin d'exercer une répression graduée contre les internautes déviants.

La ministre Christine Albanel s'oppose en ce sens au retour d'une proposition de licence globale mise de l'avant par la commission Attali, deux ans après que cette proposition eut suscité un débat orageux en France.

Ainsi, elle considère la licence globale comme une «fausse piste»: «Je proposerai au président de la République de ne pas retenir cette proposition, dont la simplicité a pu séduire dans un contexte où l'offre légale était déficiente, mais qui apparaît désormais en décalage total avec le dynamisme dont font preuve les acteurs économiques pour définir de nouveaux modèles pour l'offre culturelle légale en ligne.» - Avec AFP