La Conférence régionale des élus (CRE) de la Gaspésie refuse d'appuyer l'initiative de Marsoui, qui souhaite brancher temporairement ses citoyens à Internet haute vitesse en utilisant la bande passante du Réseau collectif de fibre optique. Réunis hier à Gaspé, les élus ont exhorté à la solidarité et à la patience le village de la Haute-Gaspésie.

La Conférence régionale des élus (CRE) de la Gaspésie refuse d'appuyer l'initiative de Marsoui, qui souhaite brancher temporairement ses citoyens à Internet haute vitesse en utilisant la bande passante du Réseau collectif de fibre optique. Réunis hier à Gaspé, les élus ont exhorté à la solidarité et à la patience le village de la Haute-Gaspésie.

La CRE fait valoir que la bande passante du Réseau est saturée, et que sa redistribution poserait des problèmes de sécurité. Les élus demandent à Marsoui d'attendre un projet de 5 à 10 millions $ qui étendrait Internet haute vitesse aux communautés non desservies. Le Réseau collectif le déposera d'ici la fin janvier à Québec et à Ottawa.

La ministre responsable de la région, Nathalie Normandeau, promet d'appuyer ce projet. Selon elle, l'accès à Internet haute vitesse est «aussi important que l'électricité ou le téléphone».

Actuellement, les entreprises et les foyers sont exclus de l'accès Internet du Réseau collectif, qui couvre les établissements d'enseignement, les municipalités, les bibliothèques et les maisons de jeunes. Au total, 18,4 millions $ d'argent public ont été investis pour déployer la fibre optique dans la région. Marsoui renonce pour l'instant à son projet. Malgré le refus de la CRE, la mairesse Jovette Gasse se réjouit d'avoir lancé le débat. «On est conscients qu'on a fait avancer le dossier. J'ai le sentiment du devoir accompli».

Le député péquiste de Matane, Pascal Bérubé, soutenait l'initiative de Marsoui. Il retient que «la mobilisation a permis de faire d'Internet haute vitesse une priorité régionale».

Jeudi, le Réseau collectif avait coupé le signal au bureau municipal et à la bibliothèque de Marsoui pendant quelques heures, après avoir détecté une borne pirate branchée au réseau. «La moutarde m'est montée au nez. J'ai senti de l'intimidation», dit la mairesse.

Mme Gasse jure qu'il s'agit d'une fuite, dont la municipalité n'est pas responsable. Les antennes installées par Marsoui pour rediffuser le signal à ses résidants ne sont pas en service. Mais si Marsoui allait de l'avant, la CRE a résolu d'appuyer le Réseau collectif dans sa décision de couper le signal.

En attendant le projet de 5 à 10 millions $, la mairesse Gasse s'attend à ce que le Réseau collectif et la CRE trouvent rapidement une solution temporaire pour brancher ses citoyens à un coût abordable.

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