À l'école de Rochebelle, la cyberintimidation n'est pas taboue. Les élèves de la polyvalente de Québec tiennent même des blogues pour en discuter. «On combat le feu par le feu», lance François Guité, enseignant en deuxième secondaire.

À l'école de Rochebelle, la cyberintimidation n'est pas taboue. Les élèves de la polyvalente de Québec tiennent même des blogues pour en discuter. «On combat le feu par le feu», lance François Guité, enseignant en deuxième secondaire.

Lors d'une sortie éducative, cet automne, il pleuvait à boire debout. Comme les élèves ne pouvaient pas jouer dehors, les enseignants leur ont demandé d'écrire un texte sur l'intimidation. C'est là qu'ils ont compris l'ampleur des menaces et injures lancées sur l'Internet. «Ç'a été une révélation pour nous. Nous étions étonnés de la violence exprimée et de la quantité de témoignages reçus, indique M. Guité. Et les jeunes se sont rendu compte qu'ils n'étaient pas seuls.»

«Il n'était pas question de laisser ces textes sur une tablette», poursuit l'enseignant. Il a alors invité les élèves à poursuivre l'exercice sur le blogue d'écriture libre de l'école. «C'est un excellent moyen pour voir ce qui se passe dans la tête des jeunes», souligne François Guité.

«Souvent, on intimide quelqu'un non parce qu'il est gros ou mince, petit ou grand, blond ou roux, mais bien PARCE QU'IL EST DIFFÉRENT. (...) Je suis qui je suis. Je mérite le respect. Je suis un être humain et non pas une bête de cirque!» écrit Tarik.

«Certaines personnes ont peur de se faire rejeter si elles ne font pas de discrimination envers le souffre-douleur. Je dis qu'il ne faut pas faire de méchanceté envers les autres simplement parce que nous avons peur», observe pour sa part Geneviève.

Mais Jules souligne un point: «C'est sûr que, dans les quelques jours suivant la conférence, plusieurs personnes se sont indignées et ont dit qu'elles voulaient arrêter, mais cela n'a pas fait une grande différence sur le comportement de tous les jours. Pour vraiment obtenir un résultat, il faut que l'on se donne vraiment des résolutions et que l'on agisse.»

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