Les éditeurs de journaux des États-Unis vont amorcer l'année 2008 dans un des pires contextes économiques depuis plusieurs années, les déboires du marché de l'habitation américain pesant lourdement sur le secteur de l'immobilier et sur les autres types de publicités des médias imprimés.

Les éditeurs de journaux des États-Unis vont amorcer l'année 2008 dans un des pires contextes économiques depuis plusieurs années, les déboires du marché de l'habitation américain pesant lourdement sur le secteur de l'immobilier et sur les autres types de publicités des médias imprimés.

Mais les responsables de l'industrie ont estimé mercredi lors d'une conférence destinée aux investisseurs qu'ils espèrent malgré tout attirer davantage de lecteurs - et de contrats publicitaires - sur leurs sites Internet en y augmentant l'offre au chapitre de l'information, de la publicité et des vidéos.

Selon le chef de la direction de la société The Washington Post, Donald Graham, l'année 2007 n'a pas été une bonne année pour personne dans l'industrie des journaux.

Mais sa compagnie reste confiante de grossir les rangs de ses lecteurs sur Internet, particulièrement à l'approche de l'élection présidentielle de 2008, ce qui s'inscrit dans une des forces du Post - le reportage politique - et devrait aussi profiter à son magazine Internet, Slate.

Chez McClatchy, le troisième éditeur de journaux américains au chapitre des tirages, le chef de la direction, Gary Pruitt, a estimé que la croissance de ses revenus publicitaires sur Internet a été «gelée» en 2007, notamment en raison de facteurs exceptionnels comme les changements apportés au contrat de l'entreprise avec CareerBuilder, un réseau de publicités de recrutement codétenu par Gannett et Tribune.

Les éditeurs de journaux étaient rassemblés dans le cadre d'une conférence commanditée par la firme de courtage UBS.

Le chef des activités Internet de McClatchy, Chris Hendricks, a qualifié de «décevante» la croissance des revenus publicitaires en ligne, qui a été de 0,8 pour cent de janvier à octobre. Mais l'éditeur reste optimiste et s'attend à convertir une plus grande partie de son achalandage sur Internet en dollars publicitaires l'an prochain. En octobre, les visiteurs uniques des sites de McClatchy ont grimpé de 23 pour cent par rapport au même mois l'an dernier, pour atteindre 21,1 millions, a-t-il ajouté.

Une partie de l'optimisme de McClatchy émane d'un contrat avec Yahoo, qui a regroupé des centaines de journaux dans un consortium national pour faire croître l'achalandage des sites Internet de journaux et permettre à ces derniers de vendre plus de publicités en utilisant la technologie de ciblage de Yahoo.

Du côté de The Washington Post, les revenus de la filiale d'éducation Kaplan représenteront la majorité des ventes l'an prochain, a affirmé M. Graham. En plus du célèbre quotidien qui porte son nom, The Washington Post détient l'hebdomadaire Newsweek et un groupe de réseaux de télévision.

Gannett, le premier éditeur de journaux au pays, a aussi un réseau significatif d'actifs de télédiffusion, qui est en «très bonne position» pour profiter des dépenses publicitaires électorales de 2008, a estimé le chef de la diffusion, Dave Lougee.

Gannett a par ailleurs observé une forte corrélation entre les problèmes régionaux du marché de l'habitation et les reculs des revenus publicitaires, a affirmé la responsable des journaux de Gannett, Sue Clark-Johnson. Les journaux de Gannett en Arizona, au Nevada, en Californie et en Floride représentent à la fois 28 pour cent des revenus de journaux de la compagnie, et 48 pour cent du déclin de ces revenus, a-t-elle précisé.

Gannett est beaucoup plus optimiste par rapport à Internet, a ajouté Mme Clark-Johnson. Quelque 600 journalistes à l'écrit ont reçu une formation pour faire des vidéos destinés au site Internet de leur journal et le nombre de pages lues des sites Internet des journaux de Gannett est en voie d'afficher une hausse de 32 pour cent cette année.

Le porte-étendard de Gannett, le quotidien USA Today, devrait afficher un recul d'entre six et sept pour cent de ses revenus cette année par rapport à l'année précédente. Un certain déclin était attendu, mais celui-ci s'est avéré beaucoup plus sévère que prévu, a indiqué l'éditeur du USA Today, Craig Moon.