Avec un dollar fort, le commerce électronique avec les États-Unis risque d'être moins profitable. En même temps, de nouveaux horizons s'ouvrent aux entreprises canadiennes en Chine.

Avec un dollar fort, le commerce électronique avec les États-Unis risque d'être moins profitable. En même temps, de nouveaux horizons s'ouvrent aux entreprises canadiennes en Chine.

Ça tombe bien, car avec un bassin avoisinant les 200 millions d'internautes, c'est aussi le plus important marché au monde, et malgré la censure, le réseau internet y est très populaire.

D'ailleurs, on n'en parle que rarement ici, mais le moteur de recherche le plus important sur la Toile n'est pas Google. Et le portail le plus fréquenté n'est pas Yahoo, ni même MSN. Ce sont deux sites chinois: Baidu et QQ.com.

Pour les entreprises web d'ici, l'internet chinois n'est rien de moins qu'un nouvel eldorado. «La Chine possède un marché interne immense», résume le blogueur et as du marketing en ligne Michel Leblanc.

«Ce qui peut être un échec en Chine serait vu comme un succès ailleurs dans le monde.»

S'adapter

En effet, même avec une fraction de 1% de parts de marché, une entreprise s'en tire quand même avec quelques centaines de milliers de clients... Et déjà, au moins deux PME montréalaises tentent leur chance là-bas: Skooiz, spécialiste du référencement web, et Orchimédia, qui aide les entreprises à s'implanter dans l'empire du Milieu.

Éric Baillargon, consultant montréalais spécialisé dans le marketing en ligne qui a l'Asie à l'oeil depuis longtemps, voit dans ces deux exemples la pointe de l'iceberg.

«De plus en plus d'entreprises d'ici se lancent en Chine, dit-il. C'est un marché en pleine expansion, qui a beaucoup d'argent.»

M. Baillargeon et M. Leblanc mettent toutefois en garde les gens intéressés à exporter en Chine: il faut bien s'adapter à leur culture et à leur façon de faire.

«On ne s'attaque pas au marché chinois comme un Américain s'attaquerait au marché canadien, illustre Éric Baillargeon. Il n'y a qu'à voir le site chinois de Google. C'est loin d'être aussi épuré!»

Comme l'illustre aussi Google, même s'il y a plus de Chinois que d'Américains qui parlent anglais, il faut au moins traduire deux ou trois pages de son site web en mandarin.

Pour la recherche sur l'internet, les internautes chinois utilisent des moteurs de recherche... en chinois, comme Baidu. Celui-ci est non seulement enclin à favoriser ses clients «payants», il retourne aussi des résultats en mandarin avant tout.

Une fois que l'internaute a trouvé le site, il pourra passer aux pages en anglais s'il désire en savoir davantage sur les produits ou services qui y sont affichés.

Quiconque a déjà voyagé en Chine sait à quel point il peut être difficile de trouver une adresse civique. En dehors des grands centres comme Shanghai, le nom des rues et les numéros de porte sont, disons, un peu chaotiques.

De ce point de vue, les entreprises étrangères qui peuvent fournir des produits ou des services téléchargeables auront la tâche plus facile. Éric Baillargeon opine: «La livraison électronique est préférable, ou alors, il faut se trouver un très bon partenaire de distribution établi localement», dit-il.

Autre point important, il ne faut pas oublier non plus que les internautes chinois sont beaucoup plus mobiles que leurs homologues nord-américains. Ils surfent davantage la Toile à partir de leur sans fil qu'à partir d'un poste câblé. Ça peut demander quelques heures d'ouvrage, mais ça vaut la peine, assurent MM. Baillargeon et Leblanc. «Ce n'est jamais mauvais de s'y essayer», affirme Michel Leblanc.