L'augmentation des achats en ligne par des Canadiens engendrent des délais dans les centres de tri du courrier de la Société canadienne des postes.

L'augmentation des achats en ligne par des Canadiens engendrent des délais dans les centres de tri du courrier de la Société canadienne des postes.

Selon les autorités, le volume de colis à livrer a engorgé trois centres principaux de tri du courrier international gérés par Postes Canada et l'Agence des services frontaliers du Canada à Montréal, Toronto et Vancouver.

Certains consommateurs ont rapporté que des colis qu'ils avaient commandés des États-Unis étaient demeurés pendant des jours, voire des semaines, dans les centres de tri avant d'être livrés.

«Ces délais sont causés par une augmentation rapide des achats en ligne, a noté Chris Williams, un porte-parole de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Ce n'est pas un problème de sécurité. C'est dû en grande partie à la montée du dollar canadien qui a fait en sorte que nos centres de tri sont très, très occupés.»

Avant que le huard ne dépasse le billet vert le 28 septembre dernier, le volume de courrier et de colis avait déja augmenté de 18 pour cent par rapport à l'an dernier.

Depuis, les achats de consommateurs canadiens à des détaillants américains par internet ont augmenté en flèche et selon des experts du commerce au détail, la tendance devrait se maintenir.

Le dollar canadien a clôturé la séance de mardi à 104,92 cents US.

Des sociétés comme IFR Monitoring, un centre de recherche international spécialisé dans la surveillance des prix, ont rapporté que les prix annoncés pour les appareils électroniques, comme les caméras numériques et les ordinateurs portatifs, ne semblent pas en voie de diminuer au Canada, malgré la montée du huard.

Les librairies doivent également composer avec des consommateurs mécontents qui n'ont qu'à regarder la couverture arrière de leurs bouquins pour se rendre compte qu'ils paient plus cher que les Américains.

Postes Canada et l'Agence des services frontaliers ont ainsi été pris de cours par des circonstances économiques changeantes.

Un porte-parole de la Société canadienne des postes, François Legault, a indiqué que du personnel serait engagé et que des quarts de travail seraient ajoutés pour répondre à l'augmentation du nombre de colis à livrer.

«Une hausse considérable du volume représent un défi important, a reconnu M. Legault, depuis Ottawa, mardi. L'ASFC et Postes Canada collaborent pour traiter le volume additionnel dans des délais raisonnables afin de respecter nos normes. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour régler le problème.»

Bruce Cran, de l'Association des consommateurs du Canada, a dit avoir reçu plusieurs plaintes à propos de délais de livraison.

Il a indiqué que certaines personnes croient même que le gouvernement fédéral retarde volontairement la livraison de colis en provenance des États-Unis pour encourager les Canadiens à magasiner localement, des allégations que Postes Canada nie catégoriquement.

M. Cran soutient que le volume des achats aux Etats-Unis ne diminuera pas tant que les détaillants canadiens ne baisseront pas leurs prix.

Certains détaillants ont décidé de vendre leurs produits au prix affiché aux États-Unis pour la saison des Fêtes, même si cela signifie une perte.

Sharon Budnarchuk, copropriétaire d'une librairie indépendante, dit toutefois espérer que ces fournisseurs baisseront les prix pour le Canada l'an prochain.

D'ici là, Postes Canada et l'Agence des services frontaliers recommandent au Canadiens de placer leurs commandes par internet le plus rapidement possible en vue de la saison des Fêtes, mais avertissent qu'il n'y a aucune garantie que les colis pourront se rendre à temps sous le sapin de Noël.