Confrontés à un système électoral complexe qui laisse une large latitude de choix, les Suisses se ruent sur un site internet de recommandation de vote permettant de comparer leurs opinions politiques avec celles des candidats au parlement.

Confrontés à un système électoral complexe qui laisse une large latitude de choix, les Suisses se ruent sur un site internet de recommandation de vote permettant de comparer leurs opinions politiques avec celles des candidats au parlement.

Le site smartvote.ch analyse les réponses des électeurs-internautes à un questionnaire traitant de thèmes comme la politique sociale, les migrations, l'environnement, l'économie, l'éthique ou la justice, et leur suggère une liste de candidats et de partis qui ont obtenu les mêmes résultats.

Les Suisses sont appelés à élire dimanche les 200 députés du Conseil national (chambre basse) et 43 représentants des cantons au Conseil des États (chambre haute) parmi des centaines de postulants.

Dans le canton de Zurich, 804 candidats sont inscrits sur les listes, ils sont 514 dans le canton de Berne et 97 à Genève. Parmi eux, 85% ont répondu au questionnaire de «smartvote».

Une grande liberté de vote est laissée aux citoyens qui peuvent panacher à loisir les listes électorales en biffant des noms et en rajoutant manuellement des candidats d'autres listes.

Face à l'inflation des candidatures et la complexité du système électoral, «Smartvote» se taille un franc succès. À trois jours du scrutin, le site annonçait avoir déjà traité 800 000 demandes de recommandations de vote, ce qui représente environ un tiers des votants attendus.

Le corps électoral compte en effet environ 5 millions de Suisses âgés de plus de 18 ans, dont moins de la moitié font habituellement usage de leur droit de vote.

Créé en 2003 pour les précédentes élections fédérales par un groupe d'amis étudiants, «smartvote» se donne pour but d'«améliorer la transparence avant les élections» et «d'accroître l'intérêt de la population pour la politique».

Selon Maria Guccione, collaboratrice scientifique du site, des études ont montré que «les gens ne changent pas d'avis après avoir consulté "smartvote", mais ils ajoutent des candidats, panachent les listes».

A 66% masculins, les utilisateurs de «smartvote» sont plus jeunes que la moyenne électorale, 61% de ces internautes ayant moins de 40 ans.

Présenté dans les quatre langues officielles du pays (allemand, français, italien, romanche) et en anglais, le site est administré par une quinzaine de bénévoles qui s'adjoignent les conseils d'un comité d'universitaires pour élaborer le questionnaire.

Le financement est issu des candidats, mais uniquement ceux qui ont été élus et qui versent quelques centaines de francs à «smartvote» après le scrutin.

Surfant sur la vague «smartvote», de nouveaux sites suisses de recommandation de vote se sont ouverts récemment.

Ainsi le groupe de magasins et supermarchés Coop propose «politarena», une plate-forme plus succincte basée sur le même principe du questionnaire en lien avec les réponses des candidats.

«Smartvote» compte exporter son expertise et travaille actuellement sur des projets en Bulgarie et en Autriche.