Demonoid.com, le site international de piratage hébergé à Montréal qui a rendu disponible le dernier volet des aventures d'Harry Potter une semaine avant sa sortie au cours de l'été, n'est plus accessible à partir du Canada. Une mise en demeure de l'Association canadienne de l'industrie de l'enregistrement (CRIA) a vraisemblablement forcé ses administrateurs à bloquer tout le trafic canadien.

Demonoid.com, le site international de piratage hébergé à Montréal qui a rendu disponible le dernier volet des aventures d'Harry Potter une semaine avant sa sortie au cours de l'été, n'est plus accessible à partir du Canada. Une mise en demeure de l'Association canadienne de l'industrie de l'enregistrement (CRIA) a vraisemblablement forcé ses administrateurs à bloquer tout le trafic canadien.

Véritable club privé des collectionneurs de fichiers MP3 et de films piratés, Demoinoid.com est hébergé sur les serveurs de Netelligent Hosting Services, qui a ses bureaux sur l'avenue des Pins. Le site pirate - un tracker, dans le jargon informatique - y a élu domicile après avoir été chassé des Pays-Bas à la suite de pressions exercées par l'organisme antipiratage européen BREIN.

Le site avait connu une couverture médiatique gigantesque en juillet après que des photos des 500 premières pages de Harry Potter and the Deathly Hallows, dont la sortie était pourtant entourée d'un imposant dispositif de sécurité et assortie d'amendes imposantes pour les libraires ne respectant pas l'embargo, s'y sont retrouvées.

Après des semaines d'activités sans interruption, Demonoid a finalement disparu de la Toile vendredi dernier. Il a rouvert lundi, avec la mention suivante en guise de page d'accueil: «Nous avons reçu une lettre d'un avocat représentant la CRIA, qui nous menace de recours légaux si nous ne commençons pas à bloquer le trafic canadien.» Vérification faite, tout le contenu pirate demeure disponible lorsqu'on se connecte au site à partir des États-Unis.

Le porte-parole de l'Association canadienne de l'industrie de l'enregistrement, Don Hogarth, a catégoriquement refusé de commenter les affirmations de Demonoid hier.

Le directeur de Netelligent Hosting Services, Billy Krassakopoulos, qui continue néanmoins d'héberger le site, a assuré n'avoir été l'objet d'aucune pression en provenance de la CRIA ou de ses avocats. «La décision de détourner le trafic canadien a été entièrement prise par Demonoid. Contrairement à des rumeurs qui ont circulé sur l'internet, nous n'avons jamais bloqué l'accès au site», a-t-il expliqué.

Comme des dizaines d'autres sites pirates semblables, Demonoid utilise un protocole de transfert de fichiers appelé BitTorrent. Grâce à celui-ci, aucun fichier protégé par des droits d'auteur ne se trouve en entier sur les serveurs hébergeant le tracker. Les pirates informatiques estiment que cela offre aux administrateurs de ces sites ainsi qu'à ceux qui les hébergent une protection légale leur permettant de partager impunément du contenu protégé.