Le bureau de la Commissaire à la protection de la vie privée accueille favorablement les idées élaborées par Google pour assurer que son nouveau service d'imagerie «Street View» ne contrevienne pas aux lois canadiennes.

Le bureau de la Commissaire à la protection de la vie privée accueille favorablement les idées élaborées par Google pour assurer que son nouveau service d'imagerie «Street View» ne contrevienne pas aux lois canadiennes.

Plus tôt ce mois-ci, la commissaire Jennifer Stoddart avait informé Google et la firme Immersive Media, de Calgary, que le service «Street View» lancé aux États-Unis pourrait contrevenir à la Loi canadienne sur la protection des renseignements personnels.

Un porte-parole de la Commission, Colin McKay, affirme que les deux entreprises n'ont pas encore répondu formellement à une demande d'information. Mais Peter Fleischer, le principal avocat de Google en matière de vie privée, a expliqué au quotidien The Globe and Mail que le géant américain étudie différents moyens pour répondre aux préoccupations canadiennes, y compris en brouillant ou en réduisant la résolution de certaines images pour empêcher l'identification des individus. La Commission veut toutefois connaître les détails de ce que Google a en tête avant que le service ne soit lancé au Canada, a dit M. McKay.

«Nous voulons voir en particulier ce qu'ils vont faire parce que, évidemment, nous sommes préoccupés par ce qui est offert aux États-Unis», a-t-il dit.

«Street View» utilise des images prises au niveau du sol pour offrir aux utilisateurs une vue séquentielle à 360 degrés, autour de l'adresse postale pour laquelle ils ont effectué une recherche.

Google offre actuellement des images de sept villes américaines et, si le service n'est pas disponible au Canada, Immersive Media, qui a collaboré au développement de «Street View» et offre les images, affirme disposer de photographies prises à Montréal, Québec, Toronto, Ottawa, Calgary et Vancouver.

Le lancement de «Street View» au Canada pourrait être retardé par les modifications qui devront y être apportées, a prévenu M. Fleischer.

Aux États-Unis, il est légal de prendre des photos de quelqu'un, sauf si un tribunal a statué que cette personne était en droit de s'attendre à un peu d'intimité. Mais les lois canadiennes exigent que la personne photographiée donne son consentement à la publication des images, sauf si les photos ont été prises à des fins «journalistiques, littéraires ou artistiques».

Brouiller les visages ou utiliser une résolution plus faible pour prendre les photographies pourrait répondre aux préoccupations canadiennes, a dit M. McKay.

«S'ils (Google) prennent des mesures humaines ou technologiques, que ce soit une caméra de plus faible résolution ou en brouillant les visages ou les images, ça calmerait en bonne partie nos inquiétudes, a-t-il expliqué. Pour nous, l'essentiel est de nous assurer que des informations personnelles ne sont pas divulguées inutilement. Mais on dirait certainement qu'ils cheminent dans la bonne direction.»