L'armée de l'air américaine s'est dotée d'une structure de «cyber-commandement» pour faire face à des attaques visant ses réseaux informatiques ou ses systèmes de communication numériques, à l'heure où ces agressions d'un nouveau genre gagnent du terrain.

L'armée de l'air américaine s'est dotée d'une structure de «cyber-commandement» pour faire face à des attaques visant ses réseaux informatiques ou ses systèmes de communication numériques, à l'heure où ces agressions d'un nouveau genre gagnent du terrain.

Cette décision, annoncée mardi, intervient alors que le Pentagone a reconnu début septembre être la cible de tentatives d'attaques informatiques provenant de «plusieurs pays», en écho à des informations faisant état d'une tentative de piratage par des militaires chinois en juin.

Ce commandement inédit, établi sur la base aérienne de Barksdale, en Louisiane (sud), sera remplacé d'ici un an par le premier commandement permanent de l'armée de l'air entièrement dédié aux opérations de «cyberguerre».

Cette structure «entraînera et équipera des forces de l'armée de l'air pour mener des opérations dans le cyberespace, en complément des opérations aériennes et spatiales», selon le général Charles Ickes.

Les pirates peuvent exploiter les failles des réseaux informatiques pour détourner de l'information, répandre des virus ou saturer ces réseaux en les inondant de données.

Les Etats-Unis s'inquiètent du risque grandissant d'attaques informatiques. Selon la presse, les Chinois auraient lancé en juin dernier une opération de piratage visant le système informatique utilisé par le cabinet du secrétaire à la Défense Robert Gates.

L'Estonie a également connu récemment une série d'attaques qui ont causé de sérieux soucis aux systèmes informatiques du pays, et dont il ont accusé leurs voisins russes.

«Les services de renseignement étrangers chinois et russe figurent parmi les plus agressifs à l'égard des systèmes informatiques américains sensibles et protégés, des infrastructures et des projets de développement en cours», a averti mardi le directeur du renseignement américain, Michael McConnell.

«Leurs efforts atteignent les niveaux pratiqués durant la guerre froide», a-t-il assuré lors d'une audition à la Chambre des représentants.

Selon un rapport militaire américain, la Chine a commencé dès 2005 à intégrer des opérations informatiques dans ses exercices militaires, dont «des attaques contre des réseaux internet ennemis».

Les militaires américains avaient montré pour la première fois à la fin des années 90 leur intérêt pour la guerre sur le web, lorsqu'ils avaient reconnu avoir mené des attaques électroniques contre la Serbie lors de la guerre du Kosovo.

Ils ont développé leurs efforts dans ce domaine au cours des dernières années alors que des rivaux, telle la Chine, augmentaient leurs recherches à ce sujet et que l'organisation Al-Qaïda exploitait l'internet pour recruter des membres et préparer des attaques.

«Nous devions prendre pied dans l'espace virtuel», a résumé lundi le général à la retraite John Abizaid, ancien commandant pour le Moyen-Orient.

«Du temps de Napoléon, la guerre était terrestre et maritime. Aujourd'hui, nous devons agir non seulement sur terre, mer, dans les airs et l'espace, mais aussi comprendre que l'espace virtuel est un domaine de guerre qui nécessite une attention et une vigilance constantes. Il ne suffit pas de le regarder», a-t-il souligné.

«C'est un domaine où il faut combattre», a-t-il précisé lors d'une conférence organisée au Center for Strategic and International Studies.