Le site de socialisation Facebook, l'un des plus populaires avec MySpace, continue à recruter plus d'un million de fans chaque mois, qui seront désormais exposés au grand public: s'ils l'acceptent, leur fiche personnelle sera visible sur les moteurs comme Google ou Yahoo!.

Le site de socialisation Facebook, l'un des plus populaires avec MySpace, continue à recruter plus d'un million de fans chaque mois, qui seront désormais exposés au grand public: s'ils l'acceptent, leur fiche personnelle sera visible sur les moteurs comme Google ou Yahoo!.

Facebook attire actuellement 200 000 nouveaux inscrits par jour et vise 60 millions de membres d'ici fin 2007, contre 40 millions actuellement, a indiqué le groupe cette semaine à plusieurs journaux.

C'est une confirmation du succès du site créé en 2004 par Mark Zuckerberg alors étudiant à Harvard, et qui de réseau privé va devenir une sorte d'annuaire public.

Il a en effet annoncé la semaine dernière que les profils personnels de ses membres allaient bientôt apparaître dans les recherches menées sur des moteurs comme Google, MSN ou Yahoo!, et non plus seulement dans les recherches des membres de Facebook.

Cette option «publique» est proposée par défaut, et les utilisateurs peuvent la refuser ou la limiter à une partie des données. Déjà mercredi, certains profils étaient indexés par Google.

«Un grand atout de Facebook était la protection des données privées. Cette illusion va disparaître. Cela transforme Facebook en quasi-"Pages Blanches" du net», a commenté l'expert Om Malik.

Facebook prend ainsi une option sur le marché en plein boom des sites qui veulent bâtir un annuaire mondial personnalisé du net, comprenant le plus de détails possibles sur chaque personne: carrière, coordonnées, hobbies, amis...

Plusieurs nouveaux sites positionnés sur ce créneau ont levé des milliards de dollars auprès d'investisseurs ces derniers mois, comme Spock.com.

Il leur suffit pour cela de compiler les millions de fiches personnelles volontairement créés par les internautes eux-même sur l'un ou l'autres des nombreux sites de socialisation, et qu'ils arrivent parfois à glaner même sur des réseaux en principe réservés aux membres.

Parmi eux, le site PeekYou dit indexer plus de 50 millions de profils, Wink en revendique 217 millions -- récoltés sur des réseaux très populaires comme MySpace, Linkedin, Friendster... -- , Zoominfo affiche une base de 36 millions de profils, et Spock en indexe déjà 100 millions, avec plusieurs millions de nouveaux par jour, etc.

L'enjeu principal de tout ces sites est de capter les recettes publicitaires, avec des bandeaux sur mesure pour chaque internaute. Facebook a ainsi indiqué cet été qu'il allait développer des publicités ciblées, adaptées aux profils personnels rédigés par ses membres.

En affichant ses membres sur Google, Facebook drainera des millions de nouveaux lecteurs, de quoi doper ses recettes publicitaires futures et relever sa cote pour une éventuelle entrée en Bourse.

Ses dirigeants, qui ont refusé l'an dernier des offres d'achat de Microsoft et de Yahoo!, ont en effet indiqué récemment qu'ils espéraient lever près de 10 milliards de dollars en Bourse.

Selon l'analyste financier Cody Willard, «Facebook a même refusé des offres de rachat allant jusqu'à 8 milliards de dollars».

Les sites de données personnelles ont d'autres usages plus contestables: la société RapLeaf a construit un site de «réputation», qui évalue la fiabilité des internautes.

En tapant l'adresse e-mail d'une personne, n'importe qui peut non seulement connaître les sites de socialisation qu'elle fréquente mais surtout lui attribuer une note de fiabilité, comme on noterait un hôtel.

Le but est de livrer des renseignements par exemple sur quelqu'un à qui vous voulez acheter un objet --comme le système de notation entre utilisateurs développé par eBay-- ou encore que vous souhaitez engager pour un travail.

À lire aussi :

Votre profil Facebook sur Google?