Le Japon estime à plus de 5000 le nombre de «réfugiés des cybercafés», en majorité des jeunes qui, souvent trop démunis pour louer un appartement, élisent domicile en permanence dans des cybercafés ouverts 24 heures sur 24, révèle mardi une étude gouvernementale.

Le Japon estime à plus de 5000 le nombre de «réfugiés des cybercafés», en majorité des jeunes qui, souvent trop démunis pour louer un appartement, élisent domicile en permanence dans des cybercafés ouverts 24 heures sur 24, révèle mardi une étude gouvernementale.

Les médias japonais attirent l'attention depuis plusieurs mois sur ce problème, qui touche en particulier des jeunes travailleurs précaires ne gagnant pas assez d'argent pour se loger à Tokyo et dans les autres mégalopoles aux loyers élevés.

Sur les 5400 «réfugiés» des cybercafés, environ 80% sont des hommes, dont plus de la moitié a confié avoir élu domicile dans ces lieux après avoir perdu leur emploi, révèle cette étude menée auprès de 3000 cybercafés au Japon.

Omniprésents dans les villes de l'Archipel, les cybercafés sont souvent équipés non seulement d'ordinateurs reliés à l'internet mais aussi de sofas, de distributeurs de boissons et de stocks de bandes dessinées.

On peut parfois y prendre des repas, et même des douches, et y acheter des sous-vêtements.

Le salaire mensuel moyen des «réfugiés» est de 113 000 yens (1033$ CA), soit le salaire minimum d'un employé tokyoïte travaillant 40 heures hebdomadaires.

Un séjour de cinq heures dans un cybercafé de ce type à Tokyo coûte environ 3000 yens (27$ CA), un repas compris.

Lancée à la mi-août, l'enquête du ministère de la Santé et des Affaires sociales est destinée à mieux appréhender le phénomène afin d'y remédier.

Le ministère envisage d'envoyer des conseillers auprès des «réfugiés» pour les aider à trouver un travail mieux rémunéré et à gérer leur budget pour se loger.

Ce phénomène illustre l'augmentation des écarts sociaux au Japon depuis la récession économique dans les années 1990, un thème sur lequel l'opposition a fait campagne lors des récentes élections sénatoriales qu'elle a remportées haut la main.

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